Avant-propos
Voilà un sujet qui pourrait paraître bien trivial, pourquoi alors lui consacrer un article ? Tout simplement car nous nous sommes aperçus avec notre article « état des lieux dans la maroquinerie » que beaucoup de gens n’avaient pas la moindre idée de comment est fabriqué la maroquinerie et ignorent plus ou moins ce qui permet de différencier les produits ou de déterminer leur valeur.
En maroquinerie les tranches ne sont normalement pas laissées nues, car en plus d’être inesthétique cela diminue la longévité du produit final. Je dis bien normalement car vous trouverez toujours des escrocs qui sous prétexte de “rusticité” vendent des produits volontairement mal fabriqués ou à moitié terminés. Ce genre de ploucs pullulent sur Youtube, je ne compte pas le nombre de gogoles qui se prétendent “artisans” parce qu’ils mettent du Tokonole sur des tranches et frottent un peu fort ou qui font des vidéos ultra pute à clic “comment fabriquer un portefeuille Hermès pour $70”. Notez que c’est rigolo de se moquer d’Hermès, encore faut-il en avoir les moyens. Cela vaut également pour la multitude d’entreprises de maroquinerie industrielle (en private label ou non) qui existe en France et qui avec leurs produits bâclés “haut de gamme” s’adresse aux bobos urbains.
La finition des tranches en maroquinerie est une étape particulièrement importante car elle permet dans certains cas de juger immédiatement de l’attention au détail qui est portée à un produit et donc de sa qualité. C’est donc un “outil” intéressant pour le consommateur, puisque de nos jours les grands groupes du luxe pratiquent des prix toujours plus exorbitants pour leur maroquinerie. Est-ce que vous payez pour du savoir-faire et de la finesse ou est-ce que vous payez avant tout une image ? Bien évidemment cette question est rhétorique et nous savons tous que la plus grande part du prix est constitué par la marque. Néanmoins, quels sont les fabricants qui vous prennent pour des dindons complets (souvent à juste titre), et ceux qui ne se foutent pas totalement de votre tronche ? Les marques savent parfaitement le temps qu’il faut pour réaliser des belles tranches, mais elles savent également que la majorité des clients ignorent ce point quand ils ne s’en foutent pas tout simplement, obnubilés qu’ils peuvent être par un logo et le soi-disant prestige social qu’il apporte.
Il existe différentes façons de finir les tranches (également appelées bords, sinon ça va devenir monotone) et chacune a ses avantages et inconvénients. Bien évidement toutes ces finitions ne se valent pas, il existe, comme pour tout, une hiérarchie. Certaines demandent plus de temps et de minuties que d’autres, certaines sont plus ou moins industrialisées. Cela ne veut pas pour autant dire qu’il faille tout observer sur le plan de la technique, certaines finitions peuvent être choisie en raison de leur aspect esthétique ou en raison de contraintes techniques, le tout est de faire preuve de cohérence dans le choix de la finition et surtout de l’exécuter proprement. Le problème c’est que ça n’est bien souvent pas le cas. Car la finitions des tranches est une étape chronophage, et bien évidemment le temps c’est de l’argent. Et d’un coup, vous trouvez LE point commun entre la maroquinerie en private label pour bobos urbains et celle des marques du luxe : des tranches nazes. En même temps, comme tout ça sort bien souvent des mêmes usines, ça n’est guère surprenant.
Évolution des finitions
Traditionnellement la maroquinerie utilisait le rembord, une technique qui consiste à amincir le cuir et le “replier” sur lui-même afin de cacher la tranche, alors que la sellerie utilisait le bord franc, une technique où la coupe, l’arrête du cuir si vous préférez, est visible et est ensuite finie soit à la teinture soit via diverses techniques tels que le brunissage, une action qui vise à lisser les tranches par friction. Aujourd’hui cette distinction n’a plus lieu d’être car le bord franc est devenu extrêmement courant dans la maroquinerie et c’est pour cette raison que nous allons l’aborder en premier. D’ailleurs ne vous étonnez pas si cet article est excessivement disproportionné, le bord franc étant devenu LA norme dans la maroquinerie nous allons parler abondamment de celui-ci, notamment de sa version peinte qui est de loin la finition la plus utilisée de nos jours. Nous n’allons d’ailleurs pas (du tout) aborder toutes les jointures, les bords et les assemblages qui existent, nous allons nous concentrer sur ce que vous allez rencontrer essentiellement en maroquinerie fine.
Nous allons commencer par illustrer ce changement de « mode » afin de vous permettre de cerner de quoi il est question dans cet article.
La raison de l’apparition du bord franc en maroquinerie est assez simple et est liée à l’invention de la peinture de tranche, nous allons revenir là-dessus dans un instant.
Le bord franc
Le bord franc n’est pas à proprement parler une finition en elle-même puisqu’il désigne avant tout une tranche dont on voit la coupe.
Nous allons regrouper dans cette catégorie toutes les finitions qui peuvent être appliquées sur un bord franc. Il existe essentiellement deux grandes familles de finitions que l’on peut réaliser sur un bord franc. Il y la peinture de tranche et le lissage (également appelé brunissage). Nous allons commencer par parler de la peinture de tranche.
La peinture de tranche
Tout d’abord il est important de clarifier un point de vocabulaire, nous parlons bien de peinture de tranche, et non de teinture de tranche. Et il ne s’agit pas d’un point de détail de l’histoire mais bien d’une explication importante, car il est également possible de teindre les tranches, mais il s’agit alors d’une autre finition utilisant un produit différent. Je précise car les fabricants de peinture de tranche vendent souvent leur produit sous la dénomination de “teinture” de tranche, mensonge ensuite répété par littéralement TOUTE l’industrie, les revendeurs, les grands groupes du luxe, les private labels nazes, et bien évidemment nos experts en expertise favoris : les influenceurs. (Coucou les cons). Concrètement la différence entre une peinture et une teinture tient en leur pouvoir couvrant. La peinture de tranche vient recouvrir les fibres du cuir, les pigments sont déposés sur le cuir, qu’ils ne pénètrent donc pas. C’est d’ailleurs là le défaut principal de cette finition, qui peut littéralement se détacher de la tranche comme une vulgaire peau de saucisson. La teinture quant à elle est un colorant (à base aqueuse ou alcoolique) qui vient pénétrer les fibres du cuir. Contrairement à la peinture, la teinture ne se dépose pas sur le cuir, elle rentre dans les fibres et ne peut donc pas être “pelée”.
La raison derrière ce mensonge éhonté de toute une industrie est facile à comprendre et tient tout simplement à l’image. Dans la tête du clampin lambda, la peinture s’applique sur un mur ou sur une toile, pas sur un sac Hermès à 8000€. Voilà, c’est tout. Il ne faut pas chercher plus loin. Le marché de la maroquinerie fait preuve d’une extrême préciosité notamment chez les industriels du luxe, qui tentent de justifier leurs marges exorbitantes d’une façon ou d’une autre. Alors on enjolive et tel Didier qui se change en Brigitte la peinture devient miraculeusement de la teinture. C’est juste du folklore grammatical, tout le monde utilise de la peinture. Les gens achètent de l’image alors autant leur servir des fables, ils adorent ça. Notez que cette “confusion” est également présente chez les Anglophones même si ces derniers parlent beaucoup plus ouvertement “d’edge paint”, l’un des rares cas où ils sont moins puritains que les francophones dans leur langage.
Avant d’aborder en quoi consiste la peinture de tranche nous allons expliquer rapidement d’où elle vient. Nous expliquions qu’historiquement la finition de tranche la plus commune de la maroquinerie était le rembord. Le rembord c’est deux mille cinq cents ans de civilisation occidentale, le Parthénon, l’Odyssée, Versailles, Haendel. Or les rembords sont difficiles et donc chronophage à réaliser. C’est dans l’optique d’accélérer les cadences de production que la peinture de tranche a été développée. Seulement, la peinture de tranche c’est le Mal. Tout comme le diable, elle vous susurre à l’oreille : je suis progrès ; je suis modernité ; je suis séduction. Vois ma facilité d’utilisation, admire mes teintes chatoyantes. Sans surprise, c’est aujourd’hui devenu l’une des finitions les plus chiantes et surtout les plus consommatrices en temps si on veut qu’elle soit effectuée correctement, ce qui est un amusant cas d’hétérotélie. Beaucoup de marques ne prennent donc pas la peine de finir leurs tranches proprement et vous rient à la gueule avec leurs bords dégueulasses.
La peinture de tranche est un produit bien souvent de base acrylique mélangé à de la cire et à divers produits qui varient en fonction du fabricant. Peu importe qu’il s’agisse de Giardini, Uniters, Stahl, Fenice, ce sont toutes des putes. Car une fois à l’œuvre la peinture de tranche révèle sa vraie nature : rétive sous l’homme, hypocrite avec l’applicateur, chafouine avec le support, tortillant sans cesse du cul, incapable de décider si elle va se poser ici où là. Bien évidemment, certaines sont plus putes que d’autres. Giardini est la plus vicelarde du lot. Uniters et Stalh, les plus dociles. Fenice, entre les deux. Mais ça n’est pas tout, non seulement la peinture de tranche est une pute, mais c’est une pute de luxe : elle ne tolère pas la médiocrité. Elle exige le mariage en blanc, même après 30 ans de rue Saint-Denis. La peinture de tranche s’applique lors d’un long processus contenant plusieurs étapes dont l’astiquage (ça n’est pas sale). Nous allons vous expliquez cela en détails.
La longueur du processus est l’une des raisons pour laquelle la vaste majorité des tranches peintes que vous allez trouver sur le marché sont médiocres, puisque pour économiser du temps de plus en plus de marques utilisent des machines, qui ne donnent pas un bon résultat. Mais il faut aussi prendre en considération que l’opération demande également de la minutie. Il existe d’ailleurs des astuces chez les industriels du luxe (Vuitton et compagnie) afin de faciliter la tâche à leur main d’œuvre d’handicapés mais chaque chose en son temps. Il est bien évident que chaque entreprise (et chaque artisan) à sa propre façon de procéder, car vous l’ignorez certainement, mais les fabricants de ces peintures de Satan sont assez vagues quant à la façon dont vous êtes censés les utiliser. Il s’est dès lors développé une sorte de religion secrète de l’application de la peinture de tranche à mi-chemin entre le culte de Cthulhu et le maraboutage qui promet santé + réussite + retour de l'être aimé en 24 h Chrono. Sérieusement, je ne compte plus le nombre de tutoriaux, conseils, astuces et autres trucs que l’on voit passer sur le sujet. Il est donc entendu que je ne présente pas ma manière de faire, mais celle qui est plus ou moins la plus répandue au sein des adorateurs de ChtulUniters. Tout d’abord, il faut préparer les tranches et agiter légèrement les fibres du cuir avec du papier de verre. Ensuite vous pouvez optez pour l’application d’une sous-couche spéciale (un primer), mais même là, ça n’est pas un choix qui est canon. Certaines liturgies l’imposent, d’autres l’interdisent. Une fois la sous-couche appliquée, vous pouvez mettre votre première couche de peinture. À partir de là trois étapes principales se succèdent et vont se répéter jusqu’à l’obtention du résultat désiré. Il faut poncer la peinture, la lisser à l’aide d’un fer à fileter et enfin appliquer une nouvelle couche. C’est cela qu’on appelle l’astiquage. Vous devez répéter ces 3 opérations, dans cet ordre jusqu’à obtenir un bord qui soit légèrement bombé et lisse au toucher comme à la vue. Il n’est pas rare de devoir répéter toutes ces opérations au moins 3 ou 4 fois de suite. Tout en laissant le temps à la peinture de sécher entre les différentes couches, ce qui peut prendre 40 minutes pour la première couche et 20 minutes pour les couches suivantes. Et forcément, la peinture étant comme nous l’avons établi une pute, s’il fait froid et humide dans votre atelier la durée de séchage peut être multipliée par deux.
Bien évidemment, toutes des étapes répétitives, ces histoires de séchage interminable c’est du temps perdu. Et le temps perdu c’est de l’argent qui n’est pas gagné, et donc de l’essence en moins dans les jets des grands de ce monde. Et de l’essence en moins c’est autant moins d’occasion pour eux de se rendre à leurs ballets ros… pardon, parties fin… euh, non, galas de charité, c’est ça le mot que je cherchais. Quelle tristesse. Aujourd’hui la vaste majorité des usines (petites comme grandes) sont équipées dans le but d’automatiser au maximum le processus de peinture des tranches. Des accélérateurs sont ajoutés aux peintures afin de les faire sécher plus vite, des agents chimiques sont ajoutés pour bomber les tranches artificiellement (on parle de bombeur de tranche), des fours permettent ensuite d’expédier encore plus rapidement le processus, et même l’application de la peinture est déléguée aux machines.
Le problème, c’est que le résultat n’est pas terrible… certes, ça aide la main-d’œuvre sans savoir-faire mais c’est du vite fait mal fait. Hermès fait un peu plus attention que les autres, mais ça n’est pas pour autant toujours parfait. Le pire c’est bien souvent “les petits ateliers de Normandie” des private labels, comprendre par-là les petites usines qui ne sont pas parvenues à faire de la sous-traitance par Vuitton. Ils n’ont bien souvent ni le matériel dernier cri ni le temps (ou la capacité humaine) de bien faire et vous obtenez souvent quelque chose de proprement risible.
Chez les industriels, même industrialisée cette étape peut mobiliser jusqu’à 1/3 du temps de production à elle seule. Si vous pensez que c’est beaucoup, gardez en mémoire que c’est relatif, car ils ne passent vraiment pas beaucoup de temps sur les autres étapes. TOUT est automatisé ou presque. Néanmoins, comme ils doivent tenir des cadences infernales c’est cette raison qui les pousse à expédier l’astiquage. Ce qui ne les empêche pas de revendiquer tout le contraire dans leur communication.
Bien qu’elle soit devenue le contraire de ce qu’elle était originalement prévue pour, à savoir un produit rapide à appliquer, la peinture de tranche présente quand même de nombreux avantages. Certes, elle est difficile à utiliser mais elle n’en demeure pas moins très pratique. D’un point de vue technique, c’est une finition qui est extrêmement versatile qui trouve très facilement sa place sur n’importe quel objet de maroquinerie. C’est également une finition qui se soumet extrêmement bien aux réparations et qui permet une grande flexibilité dans le choix des couleurs (vous pouvez par exemple partir sur des couleurs contrastantes, ce qu’un rembord ne permet pas) et de la brillance. Elle est également assez résistante à l’eau et salissures. Enfin c’est une finition qui est applicable sur le cuir tanné au chrome, cuir qui ne se prête pas au brunissage qui est la finition que nous allons aborder maintenant.
À partir d’un bord franc vous pouvez aussi décider de simplement teindre les tranches et de les lisser, à condition que le cuir soit au tannage végétal.
Le lissage des tranches
Le lissage des tranches, également appelé brunissage, est une finition qui est effectuée avec de la gomme adragante, ou des dérivés, tels que la gomme arabique, le tokonole, de la colle de farine, voire tout simplement de l’eau. Il est possible au préalable de teindre les tranches, avec de la teinture qui va pénétrer les fibres en profondeur ou vous pouvez les laisser brutes. On parle de brunissage car sous l’effet de la friction la tranche va s’assombrir et se polir, donnant au cuir une teinte foncée.
C’est une finition que l’on rencontre majoritairement sur la maroquinerie dite “rustique” même s’il est possible de la trouver chez des artisans de maroquinerie fine, c’est en revanche une finition qui est assez rare en maroquinerie industrielle. Le lissage des tranches comporte un avantage majeur, il s’agit d’une technique très facile à maitriser et le résultat est pratiquement instantané. C’est de loin celle qui demande le moins de savoir-faire. À partir d’un bord franc vous appliquez un peu de gomme et vous frottez avec un chiffon ou un brunissoir. Le brunissage a l’avantage de produire des bords extrêmement brillants, façon glaçage miroir sur des souliers. En revanche cette brillance ne perdure pas dans le temps. Au contact de l’humidité et des frottements elle s’estompe extrêmement rapidement (on parle en semaine voire jours) et vous vous retrouvez rapidement avec un bord mat. Il existe certaines techniques qui permettent de maintenir cette brillance plus longtemps mais le but est de vous permettre de comprendre ce que vous achetez, pas de donner des conseils gratuits à tous les amateurs du travail du cuir.
Le rembord
Nous l’avons déjà dit, le rembord est la finition la plus traditionnelle qui soit dès que l’on parle de maroquinerie de luxe. Le rembord était virtuellement présent sur toutes les pièces de maroquinerie de luxe du début du 20ème siècle. En raison de sa technicité il a petit à petit laissé place à la peinture de tranche. Certaines marques de maroquinerie industrielle comme Chanel utilise encore énormément le rembord car cela correspond à l’image un peu “vintage” et vaguement “traditionnelle” qu’elle souhaite donner à ses produits. C’est une finition qui est simple à comprendre, il s’agit tout simplement de parer le cuir et de le rabattre sur lui-même afin de former une sorte d’ourlet. L’intérêt de cette finition repose dans l’uniformité et la continuité visuelle qu’elle permet. Vous avez un produit qui utilise le même cuir sur sa face avant et sur ses tranches ce qui est esthétiquement plaisant. En revanche le rembord est assez sensible aux frottements et il est difficile à réparer. Prise individuellement cette finition n’est plus indicative d’un savoir-faire particulièrement poussé car elle a beaucoup perdu de sa superbe, notamment en raison de la mécanisation de la maroquinerie. C’est donc une finition que l’on trouve indifféremment sur de la maroquinerie industrielle comme traditionnelle. Traditionnellement le rembord demande un bon niveau de compétence et était effectué intégralement à la main (ou avec une pareuse mécanique). Cela demandait de la minutie, notamment en coins. Aujourd’hui il existe des rembordeuses automatiques. Ce n’est donc pas en regardant uniquement un rembord que vous allez pouvoir vous faire une idée sur la qualité d’une pièce. Il est toutefois important de noter que bien qu’il existe des rembordeuses automatiques, ces dernières ne permettent pas de toujours d’effectuer un rembord en raison de contraintes techniques, certains industriels font donc toujours des rembords mains quand ils n’ont pas le choix. Mais en général, tout le travail de préparation aura déjà été fait en amont.
Le bord à cheval
Le bord à cheval est une finition que l’on voit assez souvent sur les sacs, notamment au niveau de l’ouverture mais pas seulement, elle se retrouve dans la bagagerie, dans la sellerie et parfois même en botterie. Il s’agit simplement de masquer le bord par une autre pièce de cuir placée dessus “à cheval”. C’est une finition très facile à mettre en place, c’est d’ailleurs là son intérêt principal. En revanche comme c’est une finition souvent utilisée à des endroits exposés à des frottements importants (ouvrir/fermer le sac, chercher dedans etc etc) elle a tendance à s’user assez vite, d’autant plus vite que peu de gens entretiennent correctement leur maroquinerie. C’est une finition un peu à double tranchant car elle s’use vite et n’est pas facile à réparer, en revanche son remplacement intégral est relativement simple à réaliser, d’où son intérêt. Elle permet également une grande diversité dans le choix des couleurs, puisque vous pouvez partir sur des cuirs contrastants ou non. C’est une finition que l’on retrouve parfois sur la petite maroquinerie, même si c’est assez rare. Elle est employée par les industriels comme les artisans, sauf que les industriels n’hésitent pas à utiliser des matières synthétiques plutôt que du cuir…
Conclusion
Les tranches sont l'une des nombreuses finitions qui sont totalement bâclées en industrie, peu importe la marque. L'industrialisation de la maroquinerie permet de diminuer le temps de production, mais c'est au détriment du soin qui est apporté aux produits. Autant il est compréhensible que pour des produits utilitaires cela ne soit pas dramatique, mais TOUTES les marques évoquées dans cet se targuent de faire du “luxe”, même quand elles n'en font pas.