Avant-propos
Nous avions originellement préparé un court article qui devait illustrer de façon pertinente et accessible le sujet des proportions. Pour beaucoup c’est une question complexe à appréhender et nous vous invitons, si ce n’est pas déjà fait, à lire notre série “la bonne coupe” en particulier les articles : La Bonne Coupe 4 – La veste : cintrage, longueur et montage, La Bonne Coupe 2 et 3 sur le pantalon qui complètent parfaitement ce que nous allons aborder ici. Il se trouve que l’on nous a également récemment demandé ce que nous pensions de la marque Lanieri et nous avons pensé qu’il était intéressant d’intégrer notre avis à cet article sur les proportions.
Nous allons commencer par présenter rapidement Lanieri et par ailleurs nous illustrerons quelques principes sur les proportions. Nous commenterons ensuite plusieurs tenues de clients Lanieri et pour conclure le propos nous comparerons ces tenues à celles d’autres marques de demi-mesure.
Présentation de Lanieri
Nous avions déjà dit en commentaire de notre article sur l’entretien des souliers “qu’en ce qui [nous] concerne Lanieri est une énième start-up bénie des “Dieux” qui prétendait faire de la magie et qui au final délivre un produit cher et raté. C’est même un cas d’école.” Un lecteur nous a demandé de développer, alors développons. Lanieri est une start-up italienne fondée aux alentours de 2011 par Simone Maggi et Riccardo Schiavotto, deux titulaires d’un MBA du Collège des ingénieurs, formation prestigieuse s’il en est puisqu’Élisabeth Bor(g)ne a la même. Pour ceux qui l’ignorent le MBA du Collège des ingénieurs est une formation de type école de commerce destinées aux jeunes ingénieurs et scientifiques qui souhaitent acquérir des connaissances sur le fabuleux monde du business.
À partir de 2015 Lanieri commence à se développer hors d’Italie et leur stratégie n’est pas d’une grande originalité puisqu’elle consiste à graisser la patte à tous les influenceurs du milieu. À cette époque pour vous faire une idée du budget marketing d’une marque sur le marché Français vous pouvez utiliser l’échelle Jaco. L’échelle Jaco est un instrument de mesure scientifique simple à utiliser, vous tapez le nom d’une marque sur le blog de Jaco et selon le nombre de résultats vous avez une idée de son niveau de compromission. En même temps, Lanieri c’est Italien, ils savent que pour réussir mieux vaut payer la mafia (de l’influence) plutôt que la combattre.
À l’époque l’offre de demi-mesure en ligne est relativement limitée mais elle n’est pas inexistante, loin de là. Pour se démarquer Lanieri a une arme redoutable, un algorithme top secret développé spécialement pour eux en collaboration avec la Nasa afin d’avoir le fit le plus parfait trop bien qu’il est génial. On déconne un peu mais pas tant que ça. Faites une recherche algorithme et Lanieri dans Google et amusez-vous bien. Certains articles déconnent d’ailleurs bien plus que nous et Le Point parle carrément de “néotailleur 3.0”. Le 2.0 c’est déjà dépassé bande de ploucs, Lanieri ils sont dans le futur. Je vous laisse d’ailleurs faire le tour des nombreux articles totalement dithyrambiques maniant l’hyperbole et pas du tout rémunérés sur la marque qui circulent un peu partout, nous, nous allons jeter un coup d’œil du côté de l’algorithme magique.
Une histoire de ratios
Avant de nous attarder sur les mises de clients Lanieri jetons tout d’abord un coup d’œil à ces trois tenues qui ne sont pas de la marque et sont très intéressantes. Elles sont pleines d’enseignements car bien qu’elles soient construites autour de la même idée la différence de coupe est flagrante. Observez les biens.
Ligne rouge: ligne de boutonnage
Ligne orange: ligne de taille / ceinture
Sur la photo de gauche, on peut voir que la ligne de boutonnage coïncide avec celle de la ceinture ce qui est la bonne proportion à adopter.
À l'inverse, sur les deux autres, l'écart est patent et signe un PAP de mauvaise coupe (les vendeurs vous diront qu'il s'agit d'une coupe moderne).
Ligne rose: ligne de poche
Ligne bleu clair: ligne du bouton inférieur
Sur la photo de gauche, le bouton inférieur est situé trop bas par rapport à la ligne de poche. La bonne proportion est en revanche respectée sur les deux photos de droite. Le principe de l’alignement du bouton inférieur avec la ligne de poche remonte aux années 30/40 et est plus harmonieux qu'un boutonnage placé trop haut ou trop bas.
Ligne jaune: Sauf effet de style, le revers doit plus ou moins se situer à équidistance des deux points de l'épaule (acromion et col).
Ligne blanche: La veste doit être séparée en deux partie de même taille. La première moitié de l'épaule au bouton actif, la seconde du bouton actif au bas de la veste.
Les proportions sont respectées à gauche et à droite mais comme le bouton à droite est trop haut, la veste se retrouve trop courte.
Observez maintenant cet exemple de costume droit bien coupé et proportionné dans différents styles (anglais, milanais, parisien)
Un exemple similaire mais pour un croisé. Les poches sont bien au niveau du boutonnage, inutile donc de nous dire que c'est impossible sous prétexte que vous ne voyez que des croisés ratés toute la journée.
Pro-mesure et demi-portion
Maintenant que vous avez bien observé ces photos nous allons passer à celles des tenues Lanieri. Si vous en avez besoin nous vous recommandons encore une fois de vous référer à nos articles de la série “la bonne coupe” afin de bien comprendre les observations qui sont faites.
Il est également important de comprendre que notre propos concerne ici Lanieri car on nous a explicitement demandé notre avis sur la marque, mais il est en réalité applicable à pratiquement toutes les marques de demi-mesure. Certes, certaines vont vous permettre de réaliser des vêtements d’essais etc etc, mais les problèmes de coupe sont légion dans ce marché, pour le prouver nous allons également inclure d’autres fabricants en fin d’article.
Les tenues ont été sélectionnées au hasard et proviennent toutes de réseaux sociaux en lien avec le monde Sartorial, donc de gens qui ont théoriquement plus de connaissances sur le sujet qu’un client lambda. Elles datent toutes de périodes différentes allant de 2015 à 2022 et appartiennent soit à des clients payants, soit à des influenceurs qui ont reçu leur produit “à titre gracieux”. Certaines mises ont été réalisées en boutique, d’autres en ligne.
La position des bras fausse l'analyse de l'épaule mais je pense que la pose est volontaire pour camoufler un défaut que l'on devine malgré tout. Sur l'épaule droite on distingue un renfoncement entre la cigarette et le deltoïde alors que ce renfoncement devrait être absent.
Passons sur les revers trop larges façon proxénète de second rang dans une production de la blaxploitation pour nous intéresser à la position des boutons : le dernier bouton n'est pas aligné avec les poches, il y a un problème de patronage. La veste aurait dû être bien plus longue vu la position des boutons. Soit le patronage était mauvais dès le début, soit le client est de petite taille et une adaptation malheureuse a été tentée pour raccourcir la veste de 3 ou 4cm en compressant les proportions du bas vu que les poches sont artificiellement remontées.
Axes d'amélioration possibles : rallonger la veste pour faire descendre les poches. Baisser le cran, bien trop haut pour cette hauteur de boutonnage.
L'arrière du pantalon n'est pas très propre. Le pantalon gagnerait à avoir plus d'ampleur, malgré une cuisse qu'on devine assez fine, vu qu'il semble heurter le mollet. Le client semble aussi passer beaucoup de temps assis (étudiant ou profession de bureau) ce qui entraîne une mauvaise posture au niveau du bassin et un pantalon qui plaque contre les ischios jambiers.
Axes d'amélioration possibles : Faire plus ample, remonter l'arrière du pantalon en pinçant le tissu dans la ceinture.
La pose rend difficile l’examen de la veste mais la ligne d'épaule manque clairement de netteté. Normalement on constate cette déformation uniquement en position assise. Le client doit avoir une cyphose non prise en compte par le "tailleur". L'état du pantalon qui tiraille de partout confirme un problème de posture non pris en compte (particulièrement flagrant juste à la naissance des ischio-jambiers). Si vous souhaitez un pantalon qui casse proprement, un minimum d'ampleur est nécessaire.
Axes d’amélioration possibles: tout.
Le client a une épaule plus haute que l'autre mais ça n'a pas été pris en compte par le “tailleur”. Cela se remarque car le bouton n'est pas aligné avec la boutonnière.
On remarque également que la manche gauche essuie des contraintes techniques assez fortes comparé à la droite. Le client doit passer beaucoup de temps assis à manipuler une souris d'ordinateur et doit avoir le torse qui vrille légèrement vers l'intérieur en plus de son épaule plus haute que l'autre.
Axes d’amélioration possibles: démonter et remonter les manches pour en modifier l'aplomb.
La veste souffre du même problème de patronage que d’habitude : le dernier bouton n'est pas aligné avec les poches. Difficile de savoir si le patronage était foireux ab initio ou s'il s'agit d'une adaptation pour un client de petite taille.
Je ne sais pas comment l'employé n'a pas pu constater le collar gap. L'aplomb des manches est catastrophique car la morphologie du client n'a pas été prise en compte. Le bouton actif est placé démesurément haut (imaginez qu'il s'agit de son nombril). Le pantalon devrait presque doubler de volume pour que le rendu soit correct.
Axes d'amélioration possibles : tout (excepté le bouton inférieur qui est au bon niveau des poches pour une fois).
Client manifestement très petit. Le patronage a été modifié mais d'une façon excessive car la veste est bien trop courte, la faute à un boutonnage actif remonté bien trop haut.
Le pantalon a une taille trop basse. Le client doit avoir un bassin très large et qui a été pris en compte en donnant beaucoup de bassin et de cuisse au pantalon. Le résultat est peu convaincant car le pantalon devient trop ajusté au niveau du genoux ce qui créé une sorte de goulot d’étranglement. La cuisse trop ample et le mollet trop fin donnent ce résultat au niveau de l'arrière de la cuisse.
La pose ne permet pas de juger le reste d'une façon très fidèle.
Axes d'amélioration possibles : tout.
Il n'y a pas grand-chose à dire si ce n'est que le costume est bien trop ajusté. Cependant, on peut faire remarquer l'absence totale de talon de manche.
Axes d'amélioration possibles : tout
Encore cette satanée disproportion au niveau des poches ! Inutile d'examiner le reste, passons au suivant.
La fente est haute, ce qui est un bon point (mieux que SuitSupply sur ce coup).
Le bouton actif est trop haut pour que le cintrage soit idéal. La poitrine devient petite alors que l'intérêt du croisé est de la dégager.
La zone entre la poitrine et l'épaule fait PAP bas de gamme : l'emmanchure semble très basse. Alors que la poitrine devrait être légèrement creuse, on trouve un embu difficilement explicable près de l'épaule (cf photo 2). Le deltoïde est moulé (cf photo 1) et l'arrière de la manche vient s'écraser contre le triceps (dernière photo) sans doute en raison de l'ajustement trop poussé de la manche et d'une posture non prise en compte.
La tenue date de 2015. Elle est plus ancienne que les photos ci-dessus où le montage de l'épaule parait plus qualitatif. Est-ce qu'il y a eu un changement de patronage et/ou atelier ?
Passons sur les goûts douteux du bonhomme en matière d'ampleur du pantalon et de chaussettes pour nous intéresser à la ligne d'épaule qui manque cruellement de netteté (assez classique sur ce genre de croisé en demi-mesure) ainsi qu'à la disproportion entre les poches et les boutons. Ces détails n’auraient pas dû échapper à l'œil expert de l'intéressé mais il était sans doute fatigué de lutter contre un col aussi rigide en tentant des postures improbables (à moins qu'il ne s'agisse d'un simple collar gap).
Le même problème que d'habitude : la position du bassin du client n'est pas prise en compte, le pantalon est plaqué sur les ischios. L'épaule manque de netteté (particulièrement visible à droite). L'aplomb de la manche est mauvais (sans doute car la posture naturelle du client n'est pas prise en compte). Si on regarde attentivement, on peut voir que le col plaque mal du côté droit.
Le mauvais aplomb se vérifie. La jupe du croisé plaque mal sur le pantalon. Les défauts du pantalon préalablement identifiés se vérifient.
Encore et toujours la disproportion au niveau des poches…
Le résultat le plus convaincant jusqu'ici. Dans l'ensemble, il n'y a pas de défaut criant mais on peut constater un manque de netteté dans la ligne d'épaule. La construction de l'épaule et du plexus signe une production industrielle mais ce n'est pas en soit un défaut.
Nous avons maintenant un client qui déçu de sa commande a fait refaire le pantalon par Lanieri et qui a fait retoucher la veste par un tiers comme cela est proposé par les conditions de vente de la marque. Nous proposons donc un avant/après.
Avant :
Le col est trop large. L'aplomb des manches est mauvais faute d'avoir pris en compte la posture du client.
La jupe ne colle pas au pantalon.
Après :
Le col a été ajusté. La jupe colle au pantalon, c'est mieux.
L'aplomb des manche a été corrigé mais ce n'est pas encore ça, faute d'une ampleur nécessaire et d'une mauvaise emmanchure. On peut cependant remarquer que le pan du croisé plaque mal, certainement en raison du mauvais cintrage (particulièrement flagrant au niveau du bas du dos). Le patronage a été mal adapté au gabarit du client.
Les défauts sont particulièrement criants. Le dos manque de netteté. Le pantalon est plaqué contre les ischios. Le deltoïde est visible.
Même principe, sauf qu’ici le client a demandé à Lanieri de refaire la veste et a fait retoucher le pantalon par un retoucheur.
Avant :
Les manches et le pantalon sont certes trop long mais c'est normal à la livraison d'un costume. Le problème réside encore et toujours dans le mauvais aplomb des manches (vous en connaissez la raison) ainsi que la disproportion de la veste (visible par rapport aux poches). Le client semble avoir un important passé sportif car ses épaules sont basses, la poitrine ainsi que le dos sont développés mais la taille reste fine. Le pantalon est d'une ampleur correcte et il ne souffre d'aucun problème postural ou d'un mollet excessivement en arrière comparé aux précédents exemples vu que le pantalon tombe parfaitement droit à l'arrière.
Malheureusement, l'adaptation du costume à ce gabarit assez particulier n'est pas très heureuse. De dos, les trapèzes ressortent excessivement et ruinent la ligne d'épaule. Les dorsaux manquent d'aisance.
Axes d’amélioration : Relâcher le dos et reprendre la poitrine (possiblement au moyen d'une pince sous le revers). Le cintrage peut également légèrement être détendu afin de limiter la compression des dorsaux. Il faut aussi redonner de l'ampleur à la manche et en modifier l'aplomb (les épaules semblent en avant).
Le souhait du client a manifestement été de faire ajuster le pantalon. Le pantalon tombe moins bien mais il est désormais prêt à rejoindre les tirailleurs si jamais la France se décidait à reformer son empire colonial.
Le boutonnage est toujours trop haut, la taille trop basse. Les poches décalées par rapport aux boutons. Le dos n'a pas été assez libéré mais le cintrage a été suffisamment détendu (le résultat fait moins cartoon). Il y a toujours un problème de poitrine. Au lieu de donner de l'ampleur à la manche, celle-ci a été réduite au point de comprimer le biceps mais on peut mettre ça sur la faute du client
Jetons maintenant un coup d’œil au vendeur Lanieri de gauche : la proportion est bonne (cf la poche qui ne remonte pas plus haut que le bouton). La ligne d'épaule est nette. La manche a assez de volume pour laisser le bras s'exprimer. Le pantalon est également assez propre. Les revers cassent un peu, sans doute en raison d'un excès de développement des pectoraux. Une pince placée sous le revers serait tout indiqué pour y remédier. Le seul défaut vraiment dirimant de la veste est que la jupe ne colle pas au pantalon, peut-être en raison de la position des bras.
Passons maintenant au “client” (vous pouvez également utiliser la photo précédente). La ligne d'épaule manque de netteté ainsi que la ligne de manche (côté gauche). La zone de boutonnage n'est pas très propre mais cela reste acceptable. En revanche, les poches remontent trop haut.
Et les autres marques de demi-mesure alors?
Scavini
Comparons avec une demi-mesure Scavini, toujours sur un croisé et sur la même personne :
La ligne d'épaule est bien plus nette mais on distingue un léger collar gap.
La veste est disproportionnée : la ligne de boutonnage a été remontée trop haut (possiblement pour raccourcir la veste sur demande du “client” ? à moins que le patronage soit déjà ainsi. Quoi qu'il en soit, les poches remontent trop haut)
Le collar gap se voit un peu mieux ici le pantalon est trop ajusté mais c'est sans doute un choix du “client”.
Le résultat laisse songeur... le costume semble avoir été déglingué par un pressing ou un
Mauvais pliage lors d'un transport en avion/train.
Le bouton actif côté gauche a certainement été déplacé par le tailleur lors de l'essayage final mais la couture n'est pas très propre car on voit les différents fils derrière le bouton.
Clotilde Rano
Clotilde Rano a pris soin de recourir à un expert pour présenter son travail.
Cette fois, pas de bras levé ou de main dans la poche pour cacher une mauvaise coupe.
Si la ligne d'épaule est assez nette, on peut s'interroger sur l'aplomb des manches qui tirebouchonnent de tous les côtés.
Le cintrage n'est pas forcément très réussi alors même que le "mannequin" est assez longiligne.
Le problème principal est le patronage qui semble dessiné pour féminiser la silhouette. La majorité des hommes ont besoin d'une compensation de carrure mais la "mode" de cette dernière décennie a été aux vestes qui gomment les caractéristiques sexuelles secondaires. La veste se retrouve étriquée pour faire un torse d'enfant (plat et sans épaule) au lieu de donner du coffre et de la carrure, et la longueur de la veste est diminuée afin de conserver une certaine harmonie dans l'horreur (faute d’élargir la carrure, il faut raccourcir la veste sous peine d'avoir un énorme rectangle en guise de veste).
Le pantalon souffre des mêmes problèmes que les tenues déjà identifiées comme ratées. Sans doute en raison d'une mauvaise posture non prise en compte.
Un effort a été fait sur l'alignement des motifs (cf col / pointrine / manche). Si vous avez mauvais goût et que vous commandez un costume avec des gros carreaux, soyez attentifs à ce que les motifs soient bien alignés.
Howard's
Howard's, plus modeste, se contente de poster des photos avec ses clients :
Les proportions sont respectées, le travail est plutôt propre (pas de plis de tensions ignobles comme sur d'autres tenues vues précédemment). Par contre, les épaules sont ratées : La cigarette est trop prononcée (on retrouve des cigarettes identiques chez Ardentes Clipei, les deux marques recourent peut-être au même atelier) et il y a un renfoncement bien excessif entre la cigarette et le deltoïde du jeune homme.
Gardons-nous de trop critiquer la tenue de ce client, vu la taille des revers il serait susceptible de nous percuter avec sa Cadillac Deville 1964 intérieur panthère avant de nous achever à coup de bottines à talons.
Même problème ici.
Collar gap, veste disproportionnée, etc. Bref, inutile de continuer.
Maison Pen
Autant il est possible de trouver des costumes plutôt réussis :
Autant d'autres ont eu moins de chance:
Sans commentaire....
Conclusion
En conclusion, le résultat apparait en général peu convaincant et ce peu importe la marque. In fine, tout se vaut peu ou prou car les tendances dégagées pour Lanieri se retrouvent dans les autres offres de demi-mesure.
Tout d’abord beaucoup de costumes ont des problèmes de patronage qui ne sont pas liés au goût du client (que le client souhaite un costume étriqué ne change rien au fait que les boutons ne soient pas alignés sur les poches par exemple). Par ailleurs la posture des clients n'est souvent pas prise en compte (particulièrement visible pour les manches et l'arrière du pantalon). Soit les clients sont tous des autistes incapables de comprendre les consignes pour un essayage (adopter une posture naturelle, signaler quand quelque chose ne va pas car le vendeur peut avoir l'esprit ailleurs ou courir entre différents rendez-vous), soit les "conseillers" / "tailleurs" ont de la merde dans les yeux et sont tout juste capable de prendre des mesures sans adapter les patrons aux clients.
Ensuite, les marques tentent parfois de se distinguer suivant leur lieu de production. Je doute que la localisation de l'atelier (Portugal, Roumanie, Italie) change quoi que ce soit sur un plan esthétique car le résultat fait toujours industriel (absence de talon de manche par exemple). Peut-être que si c'est "made in italy" ça rassure le plouc alors que le produit terminé ressemble comme deux gouttes d'eau a un produit roumain ou chinois. La différence de prix étant sans doute plus justifiée par les meilleurs salaires des ouvriers dans tel ou tel bled plutôt qu'un savoir-faire technique particulier. L'autre différence de prix peut provenir de la qualité des matériaux employés (par exemple la qualité de la thermocolle pour votre entoilage industriel, nous abordons déjà le sujet de l’arnaque qu’est le semi entoilage industriel ici et là) ou l'amortissement des machines. Produire dans un pays où la main d'œuvre est chère n'a de sens que si techniquement le produit est mieux réalisé. Optez pour un atelier pour son savoir-faire plutôt que sur sa localisation. Pour simplifier, je préfère du fait main en Chine que du fait machine en Italie. Et surtout demandez à comparer les produits issus de différents ateliers, nombreux sont les ateliers à proposer du "fatto a mano" de piètre qualité (mieux vaut du fait machine dans ce cas, ce sera moins cher pour un résultat identique) et les vendeurs qui font passer des défauts pour des signes de qualité (très courant avec les boutonnières réalisées de travers, le point baguette irrégulier etc).