La structure et les bases techniques de la veste
Avant toute chose, le vêtement n’est pas une science exacte. Ce qui suit ne sont que des observations et des tentatives de systématisation pour répondre au mieux à des contraintes morphologiques qui sont parfois contradictoires (par exemple: être petit avec des hanches larges conduit à choisir entre une hauteur de boutonnage qui soit vous élance mais n’efface pas la largeur de hanches, ou alors une hauteur de boutonnage qui gomme la largeur de hanches mais peut tasser la silhouette). Il se peut aussi qu’une veste vous convienne très bien alors que a priori vous n’avez pas une morphologie pour porter ce type de veste. Et enfin, rien ne sera jamais parfait même en bespoke. Sur internet, vous trouverez des ayatollahs de la coupe qui n’auront sans doute jamais eu de costume en bespoke et qui confondent instagram avec la réalité. Si votre costume a quelques petits défauts, vous serez surement le seul à vous en apercevoir dans la rue. Inutile de mettre à la poubelle un costume PAP car il ne correspond pas à ce que vous voyez sur instagram, l’important est d’avoir un résultat qui vous plait et vous met en valeur. Le vêtement doit rester une source de plaisir et non pas de névrose.
Tout ce qui suit ne vise qu’à essayer de pointer les défauts de coupe les plus courants ou les problèmes de « tombé » de la veste pour vous permettre de comprendre d’où vient le problème et de corriger le tir au mieux de vos capacités.
Ce qui peut paraître comme un défaut de coupe d’un point de vue classique peut également être recherché par la mode ou le goût personnel. Ici, nous parlerons juste de ce qui est considéré comme « canon » suivant le style classique.
L'article est long, nous vous conseillons de le lire en plusieurs fois, tout en prenant des notes.
Le boutonnage/cintrage de la veste
La notion de boutonnage actif
L’objectif du cintrage est de donner une allure athlétique et masculine au buste. Sur une veste c’est le boutonnage actif, c’est-à-dire le ou les boutons prévus pour fermer la veste, qui est l’élément principal du cintrage puisqu’il va marquer visuellement la taille.
Afin de déterminer le point de boutonnage actif optimal d’une veste il est nécessaire d’examiner quel était celui du morning coat.
On a globalement toujours recherché à placer le boutonnage actif sur un point de la taille, point situé plus ou moins haut en fonction de la mode et des conceptions historiques de la silhouette masculine.
Ce résultat peut être obtenu aussi bien avec un unique bouton qu’avec un montage dit « paddock », c’est-à-dire avec des boutons situés de part et d’autre de la ligne de taille.
Les variations du boutonnage actif
Plus le boutonnage actif est placé au niveau de la taille, plus le torse va paraître développé et les épaules vont paraître larges, plus l’allure sera virile. C’est par le contraste entre le marquage visuel de la taille qu’une silhouette en V va pouvoir se créer. Plus le boutonnage actif sera éloigné de la ligne de taille et moins la silhouette sera athlétique.
En marquant la taille, il est possible que les hanches soient plus visibles, ce qui est particulièrement pénible pour les hommes avec des hanches larges. Il faut alors impérativement descendre la ligne de boutonnage (ou jouer sur un boutonnage paddock, mais il est fort désuet) pour créer une silhouette plus tubulaire - au prix d’un moindre cintrage. La masculinité de la silhouette sera ensuite construite par les revers et les épaules. Le défaut de cette technique est qu’elle va contribuer à fournir une silhouette un peu moins élancée.
Un boutonnage plus haut permet d’allonger visuellement la silhouette (comme un pantalon taille haute, la ligne de taille est remontée). Le risque est de faire apparaître une poitrine très petite et peu marquée par rapport au reste du corps, alors que le bas du corps prendra une très grande place visuellement. De plus, si la veste garde une longueur « normale », elle semblera excessivement longue car le bas de la veste sera éloigné du point de boutonnage actif. Pour lutter contre cela, les designers ont tendance à couper les vestes en « rase-pet » c’est-à-dire très courte. Cela est assez pratique pour les personnes avec des physiques à la fois très mince et très petit (moins de 1m65) mais l’allure reste enfantine. Si vous êtes doté d’une constitution normale, le corps paraîtra simiesque !
Aux corps normaux ou grands, un point de boutonnage sur la ligne de taille naturelle.
Aux petits, un boutonnage légèrement plus haut.
Aux physiques aux hanches larges, un boutonnage légèrement plus bas.
Boutonnage et longueur de la veste
Maintenant que ces quelques bases sont posées, il faut mettre en relation le boutonnage et la longueur de la veste, les deux questions étant indissociables.
Le boutonnage actif doit respecter une certaine harmonie avec le bas de la veste en ne se trouvant ni trop haut, ni trop bas, et ce de manière à respecter les proportions naturelles. On imagine bien le résultat pourri que pourrait donner une veste boutonnée très haut avec un bas échancré très long, ou au contraire un boutonnage très bas avec une partie haute et des revers démesurément longs.
Cette règle explique aussi le problème des vestes rase-pet, la faible longueur de la veste oblige à un boutonnage actif très haut afin de maintenir une distance optimale entre les deux (ni trop ni pas assez). Non seulement vous aurez le derrière presque à l’air, mais vous aurez une poitrine gommée. Bref, tout sauf une silhouette masculine.
On a donc deux règles pour le boutonnage par rapport à la structure de la pièce en elle-même :
- il doit se situer sur la taille (plus ou moins haut en fonction de la mode et de la morphologie) ;
- il doit se situer à distance harmonieuse par rapport au bas de la veste (ce qui signifie qu’un boutonnage plus haut implique une veste plus courte et vice-versa).
C’est en définitive le point de boutonnage actif qui structure la silhouette en déterminant les différents volumes du haut et du bas du corps. La longueur est accessoire et se pense dans un second temps.
Boutonnage et revers
Plus le boutonnage actif est haut et moins les revers pourront être larges. Il faut aussi prendre en compte que plus la veste aura de boutons et moins les revers sont larges. Ce n’est pas un problème en soi, mais depuis quelques années les blogueurs ont des velléités de proxénètes américains des années 70.
Avoir des revers qui atteignent le milieu de la ligne d’épaule nous semble le choix de l’équilibre pour une veste droite. Pour une veste croisée, ils seront un peu plus larges.
Si vous faites des revers larges, vous allez prendre un peu plus en carrure, et si vous faites des revers plus fins vous allez gagner en verticalité (mais vous allez sembler plus enfantin ou efféminé). La chose est identique pour la hauteur du cran, un cran haut allonge la silhouette alors qu’un cran bas permet d’obtenir plus de carrure. Le revers à cran aigu permet également de donner de la verticalité à la silhouette.
Boutonnage et épaule
Un boutonnage bas conduit à un moindre cintrage (ce qui est par exemple utile en cas de hanches larges car on va harmoniser le ratio tour de taille / tour de hanches en rendant la taille moins marquée), mais il peut se produire un effet « tube » qu’il faut compenser avec des épaules structurées.
Note: Si vous avez une grosse tête et un tout petit corps il vaut mieux opter pour ce genre d’allure.
Si le boutonnage est haut, la silhouette peut devenir enfantine car cela conduit à gommer les caractéristiques secondaires. Si vous souhaitez conserver cette allure jeune, enfantine voire efféminée, vous pouvez conserver une épaule naturelle (cela peut être très beau, surtout si vous êtes de taille moyenne avec une cuisse fine, dans un esprit ancien régime ou parisien).
En revanche, si vous souhaitez une silhouette virile malgré un boutonnage haut, vous devez opter pour des épaules structurées et une poitrine légèrement drapée.
Veste et choix du pantalon
Pour faire simple, si la veste est longue le pantalon est ample.
Si la veste est courte, alors le pantalon doit être ajusté.
Le pantalon ajusté permet de porter facilement des pièces du type blouson. A l’inverse, un pantalon ample se porte à merveille avec un manteau long.
Le choix de la veste
Maintenant me direz-vous : comment choisir la bonne hauteur de boutonnage et respecter l’harmonie complète de la tenue ?
Il faut conserver une double cohérence par rapport à la taille et à la carrure de la personne.
Considérations anatomiques
Théoriquement, un boutonnage plus haut équivaut à une veste plus courte, ce qui permet d’avoir une ligne de jambes plus longue et une silhouette allongée, résultat heureux pour les petits. Une veste plus longue avec boutonnage actif plus bas convient pour sa part bien mieux aux grands.
Pour la carrure, un boutonnage haut réduit la longueur du buste ce qui produit un effet de largeur, alors qu’un boutonnage bas l’affine plutôt.
Pour élargir au maximum la silhouette vous pouvez opter pour un croisé.
Ces règles sont toutefois difficilement applicables dans la pratique : certes une veste courte grandira la personne, mais il faut prendre en compte l’ensemble de la tenue et la cohérence de ses différentes parties. Plus le montant d’un pantalon est haut et plus la veste devrait être longue et inversement, c’est pourquoi une veste courte couplée à un pantalon haut, même en réussissant son effet de grandir la personne, donne un résultat désastreux.
L’autre problème est le respect de la cohérence entre les ratios horizontaux et verticaux. Les règles énoncées ci-dessus peuvent fonctionner pour des physiques relativement « moyens », mais quid par exemple du cas de la personne petite et étroite d’épaules ? Un boutonnage haut grandirait certes la personne mais mettrait l’accent sur son ratio hanches/épaules désavantageux, il y a donc une contradiction.
Il est difficile on le voit d’établir une liste de règles à suivre point par point, tout est question d’ensemble.
Deux autres éléments vont jouer plus accessoirement sur la carrure : la largeur des revers et la structure d’épaule. Tous deux peuvent être utilisés pour optimiser la coupe d’une tenue.
Cas du physique moyen
Une personne de taille moyenne (environ 1m80) avec une carrure normale (épaules ni trop larges, ni trop étroites) aura le choix : boutonnage plus ou moins haut sur la taille en fonction des préférences.
Cas de la personne petite ou grande
Théoriquement une personne petite (disons moins d’1m75) devrait chercher à allonger sa ligne de jambes pour paraître plus grande, il serait donc dans ce cas indiqué de choisir un boutonnage actif plus haut. Au contraire une personne très grande devrait viser un boutonnage bas pour éviter de ressembler à une perche.
Si vous êtes petit, évitez de porter un croisé car le bas de la veste va masquer le montant du pantalon ce qui va réduire visuellement la taille de vos jambes. Préférez une veste avec des quartiers ouverts pour dévoiler la taille haute du pantalon.
Plus pratiquement et dans un souci d’équilibre général des proportions il s’agit aussi de rester cohérent avec le choix du pantalon : plus le montant du pantalon est haut et plus la veste devrait être longue et inversement.
Certes choisir une veste courte au boutonnage haut grandira visuellement la silhouette dans l’ensemble, mais ça ne veut pas dire que ses différentes parties sont proportionnées les unes vis-à-vis des autres.
Autres cas
Si vous êtes plutôt mince, préférez les croisés ou un boutonnage très légèrement sous la ligne de taille pour draper la poitrine et permettre d'avoir des revers larges et des épaules structurées.
Si vous êtes costaud, il est possible que les revers cassent. Vous pouvez demander à placer une pince sous le revers afin de résoudre ce problème.
Si vous êtes plutôt vouté il faut évitez les croisés car les revers peuvent casser.
Si vous avez un gros bassin ou de grosses cuisses, il faut offrir une compensation de carrure au niveau des épaules. Il en est de même si vous avez une grosse tête.
Pour les hanches larges :
Si vous êtes cambré ou avec des grosses fesses, veillez bien à avoir des fentes assez longues (ou d’avoir des fentes marteaux avec sous-fente pour éviter l’ouverture de la fente).
Etudes de cas
Lorsque vous achetez une veste, veillez à ce que le bouton actif soit proche de votre taille, et que le bas de la veste soit sous la fesse (pas plus, pas moins). Ne vous fiez pas au fait que votre veste doit tomber dans le creux de la main, c’est le conseil le plus stupide que j’ai jamais entendu. Rien ne dit que vos bras sont proportionnés à votre torse et vos jambes (tout au plus, votre avant bras est proportionné à vos pieds).
Plus le montant du pantalon est haut, et plus il faut équilibrer avec une veste descendant bas.
De la même façon, il vaut mieux avoir des quartiers ouverts en cas de veste longue afin de dégager visuellement le montant du pantalon et conserver un point de fuite vers la taille.
Le nombre de boutons, ainsi que leur écartement, va simplement permettre de jouer sur la longueur de la veste et l’ouverture (ou la fermeture) des revers et des quartiers comme sur la photo avec Chirac et VGE. Ce qui compte, c’est que l’ensemble soit harmonieux.
De part la position des boutons, un trois boutons (faux ou vrai) ne permet pas d’avoir les quartiers aussi ouverts que sur un deux boutons.
Le choix d’un deux boutons impose que les deux boutons soient assez proches l’un de l’autre et relativement centrés autour de la taille (ce qui permet d’ailleurs d’avoir des quartiers ouverts ou fermés suivant que l'on veuille donner dans le formalisme ou la décontraction. Veillez à ce que la ligne du revers suive celle des quartiers). Si les quartiers sont fermés préférez des revers plutôt modérés et une ouverture assez faible, au contraire si les quartiers sont ouverts vous pouvez faire des revers plus larges et avoir une plus forte ouverture.
Nous allons finir sur le cas du croisé transformable.
Ligne d'épaule et manche
Le montage d’épaule
Une emmanchure haute permet un gain de confort, mais la veste s’usera plus rapidement (il y a moins d’espace entre la doublure et l’aisselle, ce qui conduit à une plus grande exposition à la sudation). Sur un plan esthétique, le corrolaire de ce type d’emmanchure est alors une manche plus large. Si vous voulez une manche fine alors ce sera au prix d’une emmanchure plus basse.
Une épaule peut être structurée (avec une cigarette et/ou un embus (repli du tissu sur lui-même) plus ou moins prononcée) ou naturelle (là encore, plusieurs variantes avec par exemple un montage manica camicia ou giro aperto).
Esthétique de l’épaule
Le problème peut venir d'un dos trop ajusté au niveau du bas de trapèze. Pour vérification, déboutonnez votre veste et tirez vos épaules vers l'arrière. Si l'épaule devient bonne alors le haut du dos de la veste est un peu trop ajusté. Pensez à le faire relâcher.
Considérations techniques
Le roulé du revers est fait par combinaison d’un travail au fer et du piqué du revers (soit à la main (des points en forme de V), soit à la machine strobel). Pour que cela tienne, il faut déjà une base solide. Cette base solide est obtenue par l’assemblage des différentes couches (toile et laine, voire percaline mais la percaline est de moins en moins utilisée même en montage traditionnel). On trouve des surpiqûres autour de la ganse pour maintenir une certaine netteté du revers (sur les bords). On va ensuite venir faire le piqué évoqué plus haut pour modeler le revers (lui imprimer plus ou moins de roulé), ceci fait, on vient écraser le revers contre la poitrine (partie haute du revers). La résistance mécanique de l’assemblage plus haut va créer le roulé (on a une différence entre le haut du revers plaqué au fer, et le bas du revers qui n’a pas été travaillé au fer, cette différence de traitement couplée à la structure du revers va faire que le revers sera « sous tension » et va rouler un peu comme une feuille de papier que vous viendriez écraser sur votre bureau d’une main en laissant l’autre extrémité libre, où lorsque vous branchez un câble à une prise, la structure du câble fait qu’il va rouler sur lui même, si le câble était très souple il ne roulerait pas autant sur lui-même).
On peut aussi créer un roulé de revers sur une base thermocollée. Ce sera le même travail au fer. Le roulé sera moins durable dans le temps, et moins « nerveux » car il ne sera pas tenu par les différentes couches piquées évoquées mais soit par des différences de thermocollé (il existe différentes techniques de thermocollage, quand on dit qu’une veste est « thermocollée » ça recouvre toutes les opérations de thermocollage, suivant ce qu'on veut conférer à la veste, on va thermocoller certaines zones seulement et avec différents types de thermocolles. Le fabricant peut également jouer sur le plastron voire les différentes parties du plastron (il peut y avoir une ou plusieurs toiles qui le compose) et des autres composants (suivant la rigidité du plastron on peut le « doubler » ou non, c’est l’aspect un peu « ouaté » qu’on peut sentir entre la doublure et le plastron)
Quand on vous dit qu’une veste est semi entoilée, en réalité c’est une veste entièrement thermocollée mais dont le revers est entoilé avec un piqué strobel (par la force de chose, sauf si le fabricant se fait chier à faire une veste thermocollée mais avec des revers entoilé à la main mais bon j’ai de forts doutes. En général sur ce type de produit on trouve des « finitions main », ce qui signifie qu’on va faire une milanaise sur une boutonnière machine pour la camoufler, bref tout est fait machine pour on va rajouter quelques bricoles à la main pour pas cher (genre coudre les boutons à la main), les lecteurs sont décidément de vrais pigeons à défaut d’être de vrais ploucs).
Souvent, les blogs vous diront de pincer votre veste pour vérifier si vous sentez une couche intermédiaire entre le tissu extérieur et la doublure. Vous ne sentez rien? Bravo c’est du thermocollé bas de gamme, vous sentez quelque chose alors que c’est du PAP milieu de gamme? Bravo c’est juste un thermocollé avec un plastron. Aucunement un entoilage.
De toute façon on peut toujours trouver de l’entoilage en fibre synthétique et non en crin de cheval (ou un mélange avec du lin, de la laine etc).
L’entoilage sert à donner certaines caractéristiques esthétiques au costume (le roulé du revers par exemple), offrir un meilleur suivi des mouvements et des courbes du corps, mais également à renforcer la solidité de la veste en distribuant les forces des contraintes mécaniques (le poids du bas de la veste et également le poids de ce qu’il y a dans les poches) afin d’éviter que tout ne soit retenu par le tissu de la veste, ce qui aurait pour conséquence un costume qui se déforme en plus de se fragiliser (pour les mêmes raisons, on utilise des renforts au niveau des épaules pour contenir le poids de la manche).
En bref, quand on parle de semi entoilé, n’imaginez pas que le bas de la veste est en thermocollé et le haut avec un plastron en crin de cheval monté à l’ancienne par un italien moustachu avec des petites lunettes rondes. Le tout est arrosé de thermocolle, et sur la poitrine (de l’épaule au bas des pectoraux) on fout un plastron en tissu synthétique qui servira « d’entoilage », puis on pique le tout au strobel avant de foutre un coup de fer. Suivant l’épaisseur et la rigidité du plastron (matière et nombre de couche) on va insérer ou non une sorte de doublure (en coton ou en synthétique un peu « ouaté » pour éviter de sentir la rigidité du plastron sur notre torse), on dit merci à cette couche ouatée de nous protéger contre cet entoilage synthétique, grâce à elle on peut se sentir sartorialiste pour peu de frais et snober les ploucs sur le RER A.