Table des matières
La structure et les bases techniques de la veste
Avant toute chose, le vêtement n’est pas une science exacte. Ce qui suit ne sont que des observations et des tentatives de systématisation pour répondre au mieux à des contraintes morphologiques qui sont parfois contradictoires (par exemple: être petit avec des hanches larges conduit à choisir entre une hauteur de boutonnage qui soit vous élance mais n’efface pas la largeur de hanches, ou alors une hauteur de boutonnage qui gomme la largeur de hanches mais peut tasser la silhouette). Il se peut aussi qu’une veste vous convienne très bien alors que a priori vous n’avez pas une morphologie pour porter ce type de veste. Et enfin, rien ne sera jamais parfait même en bespoke. Sur internet, vous trouverez des ayatollahs de la coupe qui n’auront sans doute jamais eu de costume en bespoke et qui confondent instagram avec la réalité. Si votre costume a quelques petits défauts, vous serez surement le seul à vous en apercevoir dans la rue. Inutile de mettre à la poubelle un costume PAP car il ne correspond pas à ce que vous voyez sur instagram, l’important est d’avoir un résultat qui vous plait et vous met en valeur. Le vêtement doit rester une source de plaisir et non pas de névrose.
Tout ce qui suit ne vise qu’à essayer de pointer les défauts de coupe les plus courants ou les problèmes de « tombé » de la veste pour vous permettre de comprendre d’où vient le problème et de corriger le tir au mieux de vos capacités.
Ce qui peut paraître comme un défaut de coupe d’un point de vue classique peut également être recherché par la mode ou le goût personnel. Ici, nous parlerons juste de ce qui est considéré comme « canon » suivant le style classique.
L'article est long, nous vous conseillons de le lire en plusieurs fois, tout en prenant des notes.
Le boutonnage/cintrage de la veste
La notion de boutonnage actif
L’objectif du cintrage est de donner une allure athlétique et masculine au buste. Sur une veste c’est le boutonnage actif, c’est-à-dire le ou les boutons prévus pour fermer la veste, qui est l’élément principal du cintrage puisqu’il va marquer visuellement la taille.
Afin de déterminer le point de boutonnage actif optimal d’une veste il est nécessaire d’examiner quel était celui du morning coat.
On a globalement toujours recherché à placer le boutonnage actif sur un point de la taille, point situé plus ou moins haut en fonction de la mode et des conceptions historiques de la silhouette masculine.
Ce résultat peut être obtenu aussi bien avec un unique bouton qu’avec un montage dit « paddock », c’est-à-dire avec des boutons situés de part et d’autre de la ligne de taille.
Les variations du boutonnage actif
Plus le boutonnage actif est placé au niveau de la taille, plus le torse va paraître développé et les épaules vont paraître larges, plus l’allure sera virile. C’est par le contraste entre le marquage visuel de la taille qu’une silhouette en V va pouvoir se créer. Plus le boutonnage actif sera éloigné de la ligne de taille et moins la silhouette sera athlétique.
En marquant la taille, il est possible que les hanches soient plus visibles, ce qui est particulièrement pénible pour les hommes avec des hanches larges. Il faut alors impérativement descendre la ligne de boutonnage (ou jouer sur un boutonnage paddock, mais il est fort désuet) pour créer une silhouette plus tubulaire - au prix d’un moindre cintrage. La masculinité de la silhouette sera ensuite construite par les revers et les épaules. Le défaut de cette technique est qu’elle va contribuer à fournir une silhouette un peu moins élancée.
Un boutonnage plus haut permet d’allonger visuellement la silhouette (comme un pantalon taille haute, la ligne de taille est remontée). Le risque est de faire apparaître une poitrine très petite et peu marquée par rapport au reste du corps, alors que le bas du corps prendra une très grande place visuellement. De plus, si la veste garde une longueur « normale », elle semblera excessivement longue car le bas de la veste sera éloigné du point de boutonnage actif. Pour lutter contre cela, les designers ont tendance à couper les vestes en « rase-pet » c’est-à-dire très courte. Cela est assez pratique pour les personnes avec des physiques à la fois très mince et très petit (moins de 1m65) mais l’allure reste enfantine. Si vous êtes doté d’une constitution normale, le corps paraîtra simiesque !
Aux corps normaux ou grands, un point de boutonnage sur la ligne de taille naturelle.
Aux petits, un boutonnage légèrement plus haut.
Aux physiques aux hanches larges, un boutonnage légèrement plus bas.
Boutonnage et longueur de la veste
Maintenant que ces quelques bases sont posées, il faut mettre en relation le boutonnage et la longueur de la veste, les deux questions étant indissociables.
Le boutonnage actif doit respecter une certaine harmonie avec le bas de la veste en ne se trouvant ni trop haut, ni trop bas, et ce de manière à respecter les proportions naturelles. On imagine bien le résultat pourri que pourrait donner une veste boutonnée très haut avec un bas échancré très long, ou au contraire un boutonnage très bas avec une partie haute et des revers démesurément longs.
Cette règle explique aussi le problème des vestes rase-pet, la faible longueur de la veste oblige à un boutonnage actif très haut afin de maintenir une distance optimale entre les deux (ni trop ni pas assez). Non seulement vous aurez le derrière presque à l’air, mais vous aurez une poitrine gommée. Bref, tout sauf une silhouette masculine.
On a donc deux règles pour le boutonnage par rapport à la structure de la pièce en elle-même :
- il doit se situer sur la taille (plus ou moins haut en fonction de la mode et de la morphologie) ;
- il doit se situer à distance harmonieuse par rapport au bas de la veste (ce qui signifie qu’un boutonnage plus haut implique une veste plus courte et vice-versa).
C’est en définitive le point de boutonnage actif qui structure la silhouette en déterminant les différents volumes du haut et du bas du corps. La longueur est accessoire et se pense dans un second temps.
Boutonnage et revers
Plus le boutonnage actif est haut et moins les revers pourront être larges. Il faut aussi prendre en compte que plus la veste aura de boutons et moins les revers sont larges. Ce n’est pas un problème en soi, mais depuis quelques années les blogueurs ont des velléités de proxénètes américains des années 70.
Avoir des revers qui atteignent le milieu de la ligne d’épaule nous semble le choix de l’équilibre pour une veste droite. Pour une veste croisée, ils seront un peu plus larges.
Si vous faites des revers larges, vous allez prendre un peu plus en carrure, et si vous faites des revers plus fins vous allez gagner en verticalité (mais vous allez sembler plus enfantin ou efféminé). La chose est identique pour la hauteur du cran, un cran haut allonge la silhouette alors qu’un cran bas permet d’obtenir plus de carrure. Le revers à cran aigu permet également de donner de la verticalité à la silhouette.
Boutonnage et épaule
Un boutonnage bas conduit à un moindre cintrage (ce qui est par exemple utile en cas de hanches larges car on va harmoniser le ratio tour de taille / tour de hanches en rendant la taille moins marquée), mais il peut se produire un effet « tube » qu’il faut compenser avec des épaules structurées.
Note: Si vous avez une grosse tête et un tout petit corps il vaut mieux opter pour ce genre d’allure.
Si le boutonnage est haut, la silhouette peut devenir enfantine car cela conduit à gommer les caractéristiques secondaires. Si vous souhaitez conserver cette allure jeune, enfantine voire efféminée, vous pouvez conserver une épaule naturelle (cela peut être très beau, surtout si vous êtes de taille moyenne avec une cuisse fine, dans un esprit ancien régime ou parisien).
En revanche, si vous souhaitez une silhouette virile malgré un boutonnage haut, vous devez opter pour des épaules structurées et une poitrine légèrement drapée.
Veste et choix du pantalon
Pour faire simple, si la veste est longue le pantalon est ample.
Si la veste est courte, alors le pantalon doit être ajusté.
Le pantalon ajusté permet de porter facilement des pièces du type blouson. A l’inverse, un pantalon ample se porte à merveille avec un manteau long.
Le choix de la veste
Maintenant me direz-vous : comment choisir la bonne hauteur de boutonnage et respecter l’harmonie complète de la tenue ?
Il faut conserver une double cohérence par rapport à la taille et à la carrure de la personne.
Considérations anatomiques
Théoriquement, un boutonnage plus haut équivaut à une veste plus courte, ce qui permet d’avoir une ligne de jambes plus longue et une silhouette allongée, résultat heureux pour les petits. Une veste plus longue avec boutonnage actif plus bas convient pour sa part bien mieux aux grands.
Pour la carrure, un boutonnage haut réduit la longueur du buste ce qui produit un effet de largeur, alors qu’un boutonnage bas l’affine plutôt.
Pour élargir au maximum la silhouette vous pouvez opter pour un croisé.
Ces règles sont toutefois difficilement applicables dans la pratique : certes une veste courte grandira la personne, mais il faut prendre en compte l’ensemble de la tenue et la cohérence de ses différentes parties. Plus le montant d’un pantalon est haut et plus la veste devrait être longue et inversement, c’est pourquoi une veste courte couplée à un pantalon haut, même en réussissant son effet de grandir la personne, donne un résultat désastreux.
L’autre problème est le respect de la cohérence entre les ratios horizontaux et verticaux. Les règles énoncées ci-dessus peuvent fonctionner pour des physiques relativement « moyens », mais quid par exemple du cas de la personne petite et étroite d’épaules ? Un boutonnage haut grandirait certes la personne mais mettrait l’accent sur son ratio hanches/épaules désavantageux, il y a donc une contradiction.
Il est difficile on le voit d’établir une liste de règles à suivre point par point, tout est question d’ensemble.
Deux autres éléments vont jouer plus accessoirement sur la carrure : la largeur des revers et la structure d’épaule. Tous deux peuvent être utilisés pour optimiser la coupe d’une tenue.
Cas du physique moyen
Une personne de taille moyenne (environ 1m80) avec une carrure normale (épaules ni trop larges, ni trop étroites) aura le choix : boutonnage plus ou moins haut sur la taille en fonction des préférences.
Cas de la personne petite ou grande
Théoriquement une personne petite (disons moins d’1m75) devrait chercher à allonger sa ligne de jambes pour paraître plus grande, il serait donc dans ce cas indiqué de choisir un boutonnage actif plus haut. Au contraire une personne très grande devrait viser un boutonnage bas pour éviter de ressembler à une perche.
Si vous êtes petit, évitez de porter un croisé car le bas de la veste va masquer le montant du pantalon ce qui va réduire visuellement la taille de vos jambes. Préférez une veste avec des quartiers ouverts pour dévoiler la taille haute du pantalon.
Plus pratiquement et dans un souci d’équilibre général des proportions il s’agit aussi de rester cohérent avec le choix du pantalon : plus le montant du pantalon est haut et plus la veste devrait être longue et inversement.
Certes choisir une veste courte au boutonnage haut grandira visuellement la silhouette dans l’ensemble, mais ça ne veut pas dire que ses différentes parties sont proportionnées les unes vis-à-vis des autres.
Autres cas
Si vous êtes plutôt mince, préférez les croisés ou un boutonnage très légèrement sous la ligne de taille pour draper la poitrine et permettre d'avoir des revers larges et des épaules structurées.
Si vous êtes costaud, il est possible que les revers cassent. Vous pouvez demander à placer une pince sous le revers afin de résoudre ce problème.
Si vous êtes plutôt vouté il faut évitez les croisés car les revers peuvent casser.
Si vous avez un gros bassin ou de grosses cuisses, il faut offrir une compensation de carrure au niveau des épaules. Il en est de même si vous avez une grosse tête.
Pour les hanches larges :
Si vous êtes cambré ou avec des grosses fesses, veillez bien à avoir des fentes assez longues (ou d’avoir des fentes marteaux avec sous-fente pour éviter l’ouverture de la fente).
Etudes de cas
Lorsque vous achetez une veste, veillez à ce que le bouton actif soit proche de votre taille, et que le bas de la veste soit sous la fesse (pas plus, pas moins). Ne vous fiez pas au fait que votre veste doit tomber dans le creux de la main, c’est le conseil le plus stupide que j’ai jamais entendu. Rien ne dit que vos bras sont proportionnés à votre torse et vos jambes (tout au plus, votre avant bras est proportionné à vos pieds).
Plus le montant du pantalon est haut, et plus il faut équilibrer avec une veste descendant bas.
De la même façon, il vaut mieux avoir des quartiers ouverts en cas de veste longue afin de dégager visuellement le montant du pantalon et conserver un point de fuite vers la taille.
Le nombre de boutons, ainsi que leur écartement, va simplement permettre de jouer sur la longueur de la veste et l’ouverture (ou la fermeture) des revers et des quartiers comme sur la photo avec Chirac et VGE. Ce qui compte, c’est que l’ensemble soit harmonieux.
De part la position des boutons, un trois boutons (faux ou vrai) ne permet pas d’avoir les quartiers aussi ouverts que sur un deux boutons.
Le choix d’un deux boutons impose que les deux boutons soient assez proches l’un de l’autre et relativement centrés autour de la taille (ce qui permet d’ailleurs d’avoir des quartiers ouverts ou fermés suivant que l'on veuille donner dans le formalisme ou la décontraction. Veillez à ce que la ligne du revers suive celle des quartiers). Si les quartiers sont fermés préférez des revers plutôt modérés et une ouverture assez faible, au contraire si les quartiers sont ouverts vous pouvez faire des revers plus larges et avoir une plus forte ouverture.
Nous allons finir sur le cas du croisé transformable.
Ligne d’épaule et manche
Le montage d’épaule
Une emmanchure haute permet un gain de confort, mais la veste s’usera plus rapidement (il y a moins d’espace entre la doublure et l’aisselle, ce qui conduit à une plus grande exposition à la sudation). Sur un plan esthétique, le corrolaire de ce type d’emmanchure est alors une manche plus large. Si vous voulez une manche fine alors ce sera au prix d’une emmanchure plus basse.
Une épaule peut être structurée (avec une cigarette et/ou un embus (repli du tissu sur lui-même) plus ou moins prononcée) ou naturelle (là encore, plusieurs variantes avec par exemple un montage manica camicia ou giro aperto).
Esthétique de l’épaule
Le problème peut venir d'un dos trop ajusté au niveau du bas de trapèze. Pour vérification, déboutonnez votre veste et tirez vos épaules vers l'arrière. Si l'épaule devient bonne alors le haut du dos de la veste est un peu trop ajusté. Pensez à le faire relâcher.
Considérations techniques
Le roulé du revers est fait par combinaison d’un travail au fer et du piqué du revers (soit à la main (des points en forme de V), soit à la machine strobel). Pour que cela tienne, il faut déjà une base solide. Cette base solide est obtenue par l’assemblage des différentes couches (toile et laine, voire percaline mais la percaline est de moins en moins utilisée même en montage traditionnel). On trouve des surpiqûres autour de la ganse pour maintenir une certaine netteté du revers (sur les bords). On va ensuite venir faire le piqué évoqué plus haut pour modeler le revers (lui imprimer plus ou moins de roulé), ceci fait, on vient écraser le revers contre la poitrine (partie haute du revers). La résistance mécanique de l’assemblage plus haut va créer le roulé (on a une différence entre le haut du revers plaqué au fer, et le bas du revers qui n’a pas été travaillé au fer, cette différence de traitement couplée à la structure du revers va faire que le revers sera « sous tension » et va rouler un peu comme une feuille de papier que vous viendriez écraser sur votre bureau d’une main en laissant l’autre extrémité libre, où lorsque vous branchez un câble à une prise, la structure du câble fait qu’il va rouler sur lui même, si le câble était très souple il ne roulerait pas autant sur lui-même).
On peut aussi créer un roulé de revers sur une base thermocollée. Ce sera le même travail au fer. Le roulé sera moins durable dans le temps, et moins « nerveux » car il ne sera pas tenu par les différentes couches piquées évoquées mais soit par des différences de thermocollé (il existe différentes techniques de thermocollage, quand on dit qu’une veste est « thermocollée » ça recouvre toutes les opérations de thermocollage, suivant ce qu'on veut conférer à la veste, on va thermocoller certaines zones seulement et avec différents types de thermocolles. Le fabricant peut également jouer sur le plastron voire les différentes parties du plastron (il peut y avoir une ou plusieurs toiles qui le compose) et des autres composants (suivant la rigidité du plastron on peut le « doubler » ou non, c’est l’aspect un peu « ouaté » qu’on peut sentir entre la doublure et le plastron)
Quand on vous dit qu’une veste est semi entoilée, en réalité c’est une veste entièrement thermocollée mais dont le revers est entoilé avec un piqué strobel (par la force de chose, sauf si le fabricant se fait chier à faire une veste thermocollée mais avec des revers entoilé à la main mais bon j’ai de forts doutes. En général sur ce type de produit on trouve des « finitions main », ce qui signifie qu’on va faire une milanaise sur une boutonnière machine pour la camoufler, bref tout est fait machine pour on va rajouter quelques bricoles à la main pour pas cher (genre coudre les boutons à la main), les lecteurs sont décidément de vrais pigeons à défaut d’être de vrais ploucs).
Souvent, les blogs vous diront de pincer votre veste pour vérifier si vous sentez une couche intermédiaire entre le tissu extérieur et la doublure. Vous ne sentez rien? Bravo c’est du thermocollé bas de gamme, vous sentez quelque chose alors que c’est du PAP milieu de gamme? Bravo c’est juste un thermocollé avec un plastron. Aucunement un entoilage.
De toute façon on peut toujours trouver de l’entoilage en fibre synthétique et non en crin de cheval (ou un mélange avec du lin, de la laine etc).
L’entoilage sert à donner certaines caractéristiques esthétiques au costume (le roulé du revers par exemple), offrir un meilleur suivi des mouvements et des courbes du corps, mais également à renforcer la solidité de la veste en distribuant les forces des contraintes mécaniques (le poids du bas de la veste et également le poids de ce qu’il y a dans les poches) afin d’éviter que tout ne soit retenu par le tissu de la veste, ce qui aurait pour conséquence un costume qui se déforme en plus de se fragiliser (pour les mêmes raisons, on utilise des renforts au niveau des épaules pour contenir le poids de la manche).
En bref, quand on parle de semi entoilé, n’imaginez pas que le bas de la veste est en thermocollé et le haut avec un plastron en crin de cheval monté à l’ancienne par un italien moustachu avec des petites lunettes rondes. Le tout est arrosé de thermocolle, et sur la poitrine (de l’épaule au bas des pectoraux) on fout un plastron en tissu synthétique qui servira « d’entoilage », puis on pique le tout au strobel avant de foutre un coup de fer. Suivant l’épaisseur et la rigidité du plastron (matière et nombre de couche) on va insérer ou non une sorte de doublure (en coton ou en synthétique un peu « ouaté » pour éviter de sentir la rigidité du plastron sur notre torse), on dit merci à cette couche ouatée de nous protéger contre cet entoilage synthétique, grâce à elle on peut se sentir sartorialiste pour peu de frais et snober les ploucs sur le RER A.
Bonjour,
J’aimerais vous remercier pour vos articles. Ils sont complets, bien écrits et permettent d’aborder de vraies notions sartoriales. Suite à une lecture expéditive de l’article (que j’approfondirai progressivement) un point particulier m’interpelle: « Si vous êtes costaud, il est possible que les revers cassent. Vous pouvez demander à placer une pince sous le revers afin de résoudre ce problème. »
En effet, ce problème m’est apparu lors de l’achat de mon premier costume et je n’ai jamais réussi à le résoudre. Pourriez-vous donc m’expliciter ce que vous voulez dire par « placer une pince sous le revers » ?
Votre éventuelle réponse pourrait sauver ce costume et il vous en sera reconnaissant !
Bonne soirée
Si tu regardes attentivement tu verras un trait oblique entre le revers et la poche poitrine, c’est la pince :
Plus visible ici :
La pince est faite lors de la fabrication de la veste. Je doute que ce soit possible d’en faire une lors de retouches.
(je n’ai pas trouvé de photo sur une veste « de costume », si j’en vois une je l’enverrai)
En effet, elle est apparente !
Merci pour la réponse.
Bonjour,
Comme toujours, votre article est fort intéressant, bien détaillé et complet. Cependant je me permets d’attirer votre attention sur le fragment où vous parlez de « morning coat ». Il est possible que je me trompe mais vous illustrez vos textes avec une photo d’un homme en « white-tie » (avec une queue-de-pie), une tenue du soir par excellence. Il me semble d’ailleurs que « morning coat », faisant partie de « morning dress », peut et même devrait être fermée sur son bouton unique (comme son ancêtre « frock coat » avec ses deux rangées de boutons). À ma connaissance, la seule tenue de journée traditionnelle qui se ne ferme pas et qui ne peut pas être fermée, c’est « court dress » (l’habit de la cour royale) utilisé encore par les Britanniques, peut-être aussi l’habit vert de l’Académie (dont certaines versions peuvent être portées fermées).
Bien-sûr, il est tout à fait possible que je me trompe ou qu’étant étranger, j’ignore une spécificité de la terminologie française.
Bonne année pour vous qui sera, comme j’espère, remplie de vos articles,
Votre lecteur attentif
PS. Je viens de penser à la seule exception où le « white tie » peut être porté comme la tenue de journée, à savoir où il joue le rôle d’un habit de cour pour qqn qui ne possède pas une autre tenue convenable. Bien sûr, ce sont les situations extrêmement rares (comme les visites officielles sur les cour royales ou pontificales).
Une coquille liée aux différentes reformulations de l’article
Mea culpa et merci de votre lecture attentive
Merci pour cet article grandement détaillé! Content de vous revoir si en forme après ce hiatus de quelques mois.
Bonjour et merci pour vos articles très instructifs, qui me font aimer une mode « à l’ancienne » mais qui repose, comme on peut s’en rendre compte en vous lisant, sur des règles liées au corps. Ou comment se rendre compte de l’absurdité d’un pantalon taille basse et comment tout prend son sens juste en prenant conscience de cela. Je suis un grand amateur de mode, mais peu connaisseur en technique, mais votre blog m’instruit et me donne envie d’aller encore plus loin. Et je ne vous cache pas que je vais, depuis quelques temps, faire quelques emplettes sur des sites spécialisés vintage pour trouver de vieilles culottes de cheval ou pantalon des années 30 (j’adore le style 20 et 30) Assez drôle de retrouver régulièrement des photos d’un site que je consulte régulièrement (surtout pour leurs interviews) souvent pris en exemple de ce qu’il ne faut pas faire….Merci beaucoup! Vite un nouvel article….J’adorerais en savoir plus sur le padding, même si certains élément m’ont déjà éclairés!
Très intéressant…
Mais les injures sont-elles absolument nécessaires (je pense aux « ritals », aux « tocards » du RER A, …) ?
Oui.
Hé hé ! Bon, si c’est le prix à payer pour avoir toutes ces informations… En plus l’auto-dérision en atténue le piquant. Bravo pour l’article.
Bonjour
Merci pour cet article éclairant, même si tout n’est pas facile à appréhender (c’est plus claire à la deuxième lecture comme indiqué)
Notamment pour les épaules et le boutonnage : si le boutonnage est bas, vaut mieux des épaules structurées. S’il est haut, c’est donc pareil.
Faut-il en conclure que les épaules déstructurées ne fonctionnent qu’avec un boutonnage à la taille ?
Remarque plus générale, il y a beaucoup d’exemples (et c’est bien), mais parfois on peine à saisir la conclusion car le commentaire est très bref.
Quelques critiques mais l’article est top, j’apprécie le travail !
Alexandre
Il faut voir l’allure souhaitée. Vous pouvez très bien opter pour un boutonnage bas avec des épaules naturelles si vous avez une très forte carrure de base mais c’est le cas d’une minorité d’homme, raison pour laquelle on préfère accompagner un boutonnage bas avec des épaules structurées. Le boutonnage haut conduit à gommer les caractéristiques sexuelles masculines secondaires, si vous avez une morphologie juvénile ou efféminée que vous souhaitez mettre en avant (cela arrive) nous conseillons des épaules naturelles, mais si vous souhaitez rendre votre silhouette plus virile alors optez pour des épaules structurées. Il n’y a pas de règle absolue quant aux accords, l’important est de savoir ce que vous voulez (avoir l’air plus mince, plus musclé, gommer des hanches larges ou avoir l’air plus grand…) c’est surtout l’objectif suivi qui va déterminer le type de boutonnage et d’épaule.
C’est plus clair, merci ! C’est l’objectif qui déterminera les choix : ça me va.
J’ai l’impression qu’on a beaucoup plus d’épaules déstructurées sur le marché : des conseils de marques plus « structurées » ? du pini parma ou suitsupply anglais ?
Cher Plouc,
Je vous remercie pour cette excellente démonstration. Au vu de la quantité de conseils et de paramètres à prendre en compte, un tableau synthétique comportant vos recommandations en fonction de chaque morphologie serait fort utile à vos lecteurs.
Cordialement,
M.
Salut !
J’aurai une petite question :
Quand on a un peu d’embonpoint, on a tendance à privilégier les pantalons taille haute.
Mais du coup il faudrait aussi un boutonnage un peu plus bas sur la veste. Ca ne rend pas bizarre si le boutonnage est plus bas que le haut du pantalon ?
Je doute qu’on arrive en pratique à ce type d’extrémité.
Merci pour cet article si bien documenté.
Il y en a trouze-milliards en ligne sur le même sujet mais c’est bien le seul à aborder sérieusement la ligne générale du costume, l’allure qu’il donne à son porteur selon sa morphologie et selon les caractéristiques du costume (hauteur des crans, des emmanchures, etc.).
On nous présente souvent comme modèle des mises avec un style de petit communiant, d’androgyne ou de playmobil. Boutonnage au sternum, épaules étriquées, hanches de kardashian, crans sur les trapèzes, pantalon de petit garçon avec feu de plancher en prime, ça ne fait pas rêver.
Bonjour,
j’ai lu des commentaires élogieux sur certains forums par rapport à Caruso/Lardini qui seraient des marques bien placées en rapport qualité-prix dans cette tranche. Partagez-vous ce point de vue?
Y-a-t-il d’autres alternatives intéressantes dans cette gamme de prix?
Merci d’avance
Bonjour,
Caruso fabrique pour énormément de marques, ça va d’Hugo Boss aux premières tentatives de PAP Cifonelli en passant par Smalto, il y a donc à boire et à manger.
Je ne sais pas ce que vaut la ligne en nom propre de Caruso.
Concernant Lardini, vu la ligne proposée sur le site j’imagine que n’importe quelle daube sortie d’une usine chinoise ou roumaine devrait faire l’affaire. Il n’y a quasiment plus aucune différence entre un costard à 400 balles et un costard à un smic de nos jours, aussi bien en DM qu’en PAP. Toutes ces questions d’ entoilage, de finitions etc sont du baratin. Le saut qualitatif est ailleurs.
Bonjour,
merci pour votre retour.
A partir de quelle gamme de prix pourrait-on dire que l’on a donc un saut qualitatif significatif et que tout dépense supplémentaire n’apporterait que des gains incrémentaux?
(en d’autres termes le « sweet spot » comme peut l’être TLB/Carmina/Carlos Santos Handgrade/Crockett si on se réfère à vos articles sur les chaussures)
Merci
Bonjour,
L’approche « budget » ne fonctionne pas vraiment avec le vêtement. C’est une question totalement différente à celle des chaussures, on est sur un autre domaine qui suit une autre logique. D’une part le chaussant, contrairement au tombé d’un vêtement, est une question personnelle et invisible aux yeux des autres, et d’autre part structurellement et techniquement parlant beaucoup moins de paramètres sont à prendre en compte pour la fabrication d’un costume par rapport à la fabrication d’un soulier. Pour compliquer le tout, il y a des physiques plus difficiles à habiller que d’autres et dans le monde du vêtement on a accès à des retoucheurs qui vont pouvoir intervenir sur de nombreux paramètres. Donc même si je comprends l’essence de la question, y donner une réponse est difficile.
Ça va essentiellement dépendre de la morphologie du client et de ses connaissances en matière de coupe (cf, la série d’article la bonne coupe sur le site). Chez certaines personnes du PAP Chinois retouché à moins de 600€ tombera très bien. D’autres vont dépenser plus de 1500€ sur de la demi et vont ressembler à des sacs, ce qui peut également arriver en bespoke.
Bonjour,
J’ai remarqué que les prix avaient flambés ces derniers temps et le catalogue en prêt-à-porter s’est réduit comme une peau de chagrin: il ne reste que très peu de modèles avec des tissus relativement classiques. Pensez-vous que suitsupply reste encore intéressant?
Bonjour,
Vous avez parfaitement raison, honnêtement cela fait plusieurs années que la marque était devenue moins intéressante mais avec la crise le phénomène s’est rapidement accéléré. Il reste encore le MTO et même là ça n’est pas terrible.
Comme alternative il existe Spier & Mackay qui est la copie Canadienne de SuitSupply. En revanche, en France il faut payer les douanes. Afin de contourner ce problème la marque offre un système de coupon de réduction pour les Européens cela permet d’amortir le coût de la douane, mais cela vous force à repasser commande.
Bonjour !
Pensez-vous qu’un démontage de vestes serait envisageable/utile pour mieux comprendre l’entoilage et le foutage de gueule de nombreuses marques ? Un comparatif avec de la bonne seconde main ?
Je me demande également ce que valent les 4 montages proposés par Susu (semi ou complet en 2 ou 4 couches). Si tant est que le custom made Susu a encore un intérêt avec les tarifs actuels, mais c’est un autre débat…
Bonjour,
C’est quelque chose que nous voulons faire mais qui n’est pas réalisable actuellement d’un point de vue logistique. En revanche, il existe déjà quelques comparaisons sur le site dans cet article .
Je ne sais pas comment est fabriqué l’entoilage chez SS, mais à mon avis il n’est pas nécessaire de payer le surcoût lié à l’entoilage surtout quand on prend en considération l’augmentation des prix.
Je suis tombé sur votre site, il est vraiment utile et intéressant ! J’apprends des choses au sujet de la coupe des vêtements. Mais bon ça confirme ce que dit le roi Salomon dans l’éclésiaste: « Celui qui augmente sa connaissance augmente sa souffrance »
Prenons un type lambda, il veut se faire un beau costume, mais il n’y connaît rien, alors il va chez le tailleur du coin ou un tailleur promu par des influenceur, il ressort de là tout content de son costume, puis en se renseignant il tombe sur votre site, et il comprend qu’il s’est fait flouer !
Parce que dans mon cas, qui désire avoir un costume en flanelle pour l’automne hiver, en gris moyen, coupe ajusté, ligne d’épaule net structuré, cigarette bien prononcé, il me reste pas grand chose sur le marché en France, à part cifonelli ou alors crée ma propre marque de vêtement.
Je pensais aussi aller chez scavini, mais vu comment vous avez démolli ses costumes, ça ne me donne plus trop envie..
Je suis un gros plouc, et je n’ai jamais porté de costume ou même de cravate, et il est bien possible qu’approchant maintenant presque la 50aine, que je ne puisse jamais en porter (votre blog me déprime car je me dis que je me ferais arnaquer) mais honnêtement j’adore vous lire…c’est grave docteur ?
Encore bravo, vous êtes extra
Bonjour (ou bonsoir, ne soyons pas sectaires),
J’ai une petite question : j’ai récemment essayé une fort belle veste croisée, seulement voilà : si les épaules, la longueur et les manches semblent taillées sur moi tant tout ça tombe bien, le cintrage est… aux fraises (les fameuses coupes très amples des années 80-90). La faute, semble-t-il, à un boutonnage très bas (sous le nombril, sur la hanche). Après test, si le bouton du haut était actif celà rendrait bien mieux, seulement le bouton du haut ne peut pas etre utilisé (pas doue boutonnière prévue).
D’où la question suivante : est-il possible de faire ouvrir une «boutonnière» (j’ignore si c’est le bon terme, je parle de la fente dans le tissus pour passer le bouton) pour modifier le boutonnage actif ? Est ce une retouche faisable ?
Merci d’avance
Bonjour et merci Sarto-Plouc.
Quelle joie de vous lire .
Je vous ai connu il y a quelques années puis oublié… et là, en phase d’aller faire mon 2eme costume demi mesure dans la même boutique , je retombe sur ce magnifique blog et tout s’écroule a nouveau …
Quelques questions pour nous aider :
– faire un 2eme costume dans la même boutique permet de faire mieux qu’un 1re (dans la logique ?) le produit fini étant porté, le 2nd peut être corrigé ?!
– le full Canvas et même le semi sont donc des arnaques, si c’est du plastique a l’intérieur ça relève de l’escroquerie car c’est vendu comme étant du crin de cheval ou laine ou du naturel ..
– si je comprends le propos me reste à payer 600€ chez Spier & Mackay et retoucher 2-3 truc chez un papi je ne sais où.
Triste ?
– sinon de bonnes adresse pour un budget psychologique à 1200€ environ
– le tableau de synthèse de vos recommandation fonction morpho existe ?
La bise et plouquement votre .
Bonjour,
Depuis on a démonté la demi si jamais vous avez raté ça.
Retourner dans la même boutique de demi peut améliorer les choses. Si le vendeur n’a pas deux mains gauches, si il n’a pas changé, si l’usine ne se plante pas, si… Bref vous avez compris l’idée.
Ce qu’il faut bien comprendre avec l’histoire de l’entoilage c’est que ce n’est que le NOM d’une technique, et que sa réalisation va dépendre de l’effort (et l’argent) que les marques veulent bien mettre dans cette étape. Donc tout les costumes intégralement entoilés ne sont pas des arnaques, mais en dehors du PAP très haut de gamme et de la belle mesure ou de l’ancien, c’est essentiellement une histoire de marketing. Dans le cas de la demi de base qu’on trouve un peu partout, est-ce que cocher la case « entoilage intégrale » en échange de quelques shekels de plus est justifié? Très probablement que non.
Prendre du PAP relativement bien coupé pour ensuite le faire (bien) retoucher reste effectivement le moyen d’avoir un résultat qui ne soit pas trop mauvais et bien souvent pour moins cher que de la demi ratée.
Au niveau des bonnes adresses, Husband pour un style Parisien, mais je crois qu’on est au dessus niveau budget. Sinon L’Officine pour un style Italien. Hartwood a de temps en temps des trucs corrects. Pour ces deux dernières marques il faut faire le tri, il y a des choses nazes. Si jamais vous pouvez attendre, il y a un article fleuve sur « comment se lancer sans budget » qui peut éventuellement vous aider. Il est en préparation depuis des mois. Il sortira un jour, je ne sais simplement pas encore quand.
Je doute qu’on fasse un jour un tableau des morphologies car les coupes changent, et surtout il est impossible de tenir compte des particularités individuelles. Cyphose, antéversion du bassin etc etc. Ça serait au final très abstrait et assez peu utile, un peu comme les tableaux de taille pour les chaussures.
Plouquement votre
Bonjour (ou bonsoir, ne soyons pas sectaires),
J’ai une petite question : j’ai récemment essayé une fort belle veste croisée, seulement voilà : si les épaules, la longueur et les manches semblent taillées sur moi tant tout ça tombe bien, le cintrage est… aux fraises (les fameuses coupes très amples des années 80-90). La faute, semble-t-il, à un boutonnage très bas (sous le nombril, sur la hanche). Après test, si le bouton du haut était actif celà rendrait bien mieux, seulement le bouton du haut ne peut pas etre utilisé (pas de boutonnière prévue).
D’où la question suivante : est-il possible de faire ouvrir une «boutonnière» (j’ignore si c’est le bon terme, je parle de la fente dans le tissus pour passer le bouton) pour modifier le boutonnage actif ? Est ce une retouche faisable ?
Merci d’avance
Je retiens de cet article :
Il faut un pantalon montant haut pour élancer la silhouette,
Une veste longue pour équilibrer visuellement le tout mais avec les basques évasées pour qu’on voit le montant du pantalon,
Un gilet fait des merveilles à la silhouette.
J’en déduis donc que je devrais m’habiller de jaquettes et de white tie.
(Pour la silhouette c’est sans doute vraie, c’est par le décalage avec le reste du monde que ça risque de coincer)
Plus sérieusement l’article est très intéressant, mais, sans doute par gout personnelle (et par une taille de 180cm qui ne m’a jamais fait poser ce genre de question) je considère que la proportion des éléments est le plus important. C’est quand notre silhouette est parfaitement proportionné que l’effet est le meilleur, chercher à paraitre plus grand ou plus petit me semble illusoire et vain. Bien proportionné, avec les différents artifices révélés pour épaissir ou agrandir tel ou tel partie, diminuer l’importance d’une autre, ou alors avec une saine dose de padding, je crois que personne ne relève la petite taille d’un homme sur une photo ou il est seul. Mis à côté d’un autre plus grand, par contraste rien ne peut être fait pour cacher ce qui devient pleinement révélé. Quoi que… En adjoignant à la jaquette un haut de forme….