Retrouvez le premier article ici : Les dérivés de veste inspirés de la chasse (1/3) : Husky et Barbour
Aujourd'hui on s'intéressera à la Norfolk puis à la Teba.
La Norfolk jacket est l’équivalent du pantalon cargo grâce à ses multiples poches et sa grande solidité. On en trouve de très nombreuses déclinaisons au fil de l’histoire mais toutes partagent cet idéal de confort et cette capacité de transporter de nombreux objets dans vos poches sans crainte. Inutile de vous raconter la soporifique histoire de cette veste et de ses déclinaisons, ici nous allons simplement nous occuper de voir comment cette pièce peut intégrer votre vestiaire: soit directement soit en l’inspirant.
Passons tout de suite à l’anatomie d’une veste norfolk.
La veste ci-dessous mérite une attention toute particulière en raison de ses détails:
Notez que les épaules sont en général structurées pour ne pas jurer avec l’objectif d’aisance permis par les plis golf. Une demi mesure industrielle ne permettra sans doute pas de fournir une version entoilée car l’entoilage doit être adapté aux contraintes de coupes de la manche et de l’épaule. La même problématique se pose pour le padding aux épaules car elles ne sont ni coupées ni montées comme sur une veste sport classique (toujours pour une question d’aisance, le bras ainsi que l’épaule sont drapés.)
En outre, les bretelles ajoutent de la structure au vêtement et de la solidité aux poches car les poches plaquées sont de grandes dimensions avec parfois des soufflets pour pouvoir ranger beaucoup de choses dedans. Les bretelles vont délester une partie du poids des poches en redistribuant leur poids au niveau des épaules. L’entoilage participe également à la solidité des poches (il faut donc fuir les vestes thermocollées pour ce type de veste).
Outre la très grande diversité de détails et de coupes, plus la veste sera dépouillée de ses détails utilitaires et plus elle sera facilement intégrable directement à votre garde-robe.
Toujours dans un soucis d’aisance, et fait rare, on peut trouver des manches raglan sur ce type de veste. Avant que les connards de soit disant puristes hurlent à l’hérésie, c’est historiquement attesté depuis un bon moment.
Ce type de manche se retrouve jusque dans des modèles des années 50 comme ici:
La coupe raglan permet de se dispenser de plis, fentes et de soufflets dans le dos.
Pour lutter contre le froid: outre l’emploi de tweed, velours ou de moleskine, ce type de veste est habituellement muni de trois ou quatre boutons sauf pour les modèles les plus anciens qui remontent plus haut. Très franchement, si vous prenez une norfolk traditionnelle en tweed lourd cette veste peut largement remplacer un manteau l’hiver. Une veste de ce type pèse aussi lourd qu’un manteau long actuel.
Vous pouvez porter la norfolk comme n’importe quelle veste en tweed.
Si vous souhaitez une véritable norfolk, nous avons vu que sa réalisation impose de passer par la mesure. C’est un choix onéreux, et pour les plus désargentés la seule façon d’en obtenir à un prix correct est le marché de l’occasion. La pièce est malheureusement assez rare, ce qui nous pousse à nous intéresser à la veste Teba.
Concernant la Teba, c’est un autre type de veste de chasse mais cette fois-ci plus légère dans sa construction - tout est déstructuré. Le problème est que ce type de veste n’est pas destiné à chasser en pays froid ni à porter un grand nombre de choses, du coup l’aspect « cargo » n’est pas présent et la dimension utilitaire bien moins présente.
On retrouve néanmoins les basques carrés ainsi qu’un boutonnage quatre boutons avec un revers sans cran que l’on peut rabattre et boutonner pour se protéger du vent.
Les poignets ont un boutonnage similaire à celui d’une chemise et non d’une veste.
La Teba accompagne à merveille des tenues estivales car son côté chasse n’est pas très marqué. Malgré tout, les poignets façon poignet de chemise, ses épaules déstructurées, ses poches plaquées ainsi que son revers sans cran permettent un rendu bien plus casual qu’une veste sport classique.
Ce sont typiquement ce genre de détails qui permettent à la Teba de se positionner entre la surchemise et la veste sport.
Traditionnellement la Teba n’est pas réalisé dans ce type d’étoffe mais plutôt en jersey, comme les cardigans, avec des boutons en bois. C’est pour cette raison que la veste a été conçu dès l’origine comme une pièce déstructurée et qui, selon l’étoffe, tient plus ou moins chaud. Le jersey étant un minimum élastique la veste est assez pratique pour conduire ou mener des activités de loisir et elle ne donne jamais l’air d’être surhabillé - au pire c’est un cardigan avec des poches et des revers.
Vous pouvez porter la teba en jersey comme un cardigan (lien vers notre article sur le cardigan) et pour celle en laine comme une veste en tweed (jean brut, pantalon de velours ou de moleskine…).
Le prochain article évoquera une pièce plus simple à trouver en prêt-à-porter et à insérer dans votre vestiaire: la saharienne ou veste safari.
Hello.
Bravo pour ce bel article très sérieux, complet, recherché. J’ai trouvé tour cela très intéressant.
Une remarque : en lisant vos precedents articles sur les trench et sur les espadrilles, je partais du principe que c’était vous, les puristes! 😄
Blague à part.
Que pensez vous de la Teba de Lopez Aragon ? Une version plus moderne et se rapprochant de la veste sport classique dans son patronnage.
Une veste de plouc ? (J’en ai une)
A bientot
Jean
La Teba de LA est bien, on a même hésité à la mentionner dans l’article !