Si vous voulez lire notre série sur les dérivés de veste inspirés de la chasse, retrouvez ces articles ici:
Les dérivés de veste inspirés de la chasse (1/3) : Husky et Barbour
Les dérivés de veste inspirés de la chasse (2/3) : Norfolk et Teba
Les dérivés de veste inspirés de la chasse (3/3) : Saharienne / Veste Safari
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Table des matières
Avant-propos
Dans cet article nous allons couvrir les vestes longues militaires, à savoir toutes les vestes qui ont au minimum la même longueur que celle d’une veste sport classique (sous les fesses). Il n’est pas question de parler de la veste d’uniforme de service ou de parade, qui est pour ainsi dire inexploitable, mais plus des vestes de combat type M-43, M-51 et autres M-65, on élimine la M-41 qui est trop courte. On ne parlera également pas de la parka ou des manteaux. La pratique de détourner des vêtements militaires pour un usage civil est très ancienne, on pense immédiatement aux hippies malodorants qui protestaient contre la guerre du Vietnam, mais l’on peut remonter bien plus loin. Au 18ème siècle déjà Casanova racontait dans “Histoire de ma vie ” comment il avait commandé à un tailleur un uniforme de fantaisie pour épater en société, et s’attirer certaines faveurs.
Ces vestes sont plus ou moins à la mode en fonction des années et sont en général portées à la mi-saison ou en été. Elles suivent exactement la même trajectoire que la saharienne, qui est d’ailleurs elle-même un vêtement militaire. Cette dernière est devenue une pièce avec une existence civile propre, au point d’être fabriquée en grande mesure par certains tailleurs. Sans dénigrer la sharienne, qui est une pièce à la fois pratique et intéressant, c’est devenu un meme de voir les ploucs comparer les nouvelles collections de sahariennes Chinoises lorsqu’elles tombent dans leur newsletter. Achèteront-ils la Suitsupply avec ceinture en lin bordeaux ou la Spier et Mackay motif Houndstooth. Que d’excitations chez les esthètes de super-marché quand arrive le mois de Juin. Traditionnellement c’était les hirondelles qui annonçaient le printemps, aujourd’hui ce sont les pigeons. Les temps changent, les coutumes aussi. Comme tout le monde a une, voire plusieurs Sahariennes “sartoriales” dans sa garde-robe, il a fallu trouver autre chose et c’est tout naturellement que les revendeurs de Chinoiseries ont ajouté des vestes de types field jacket à leur collection.
Il existe tellement de modèles de vestes de surplus que l’on pourrait écrire sur le sujet pendant des mois, et dédier un article à chacune d’entre elle. Mais en réalité toutes peuvent être rassemblées sous une seule grande catégorie : la veste utilitaire légère verdâtre. Autrement dit, la VULV. Portée à la fois par les étudiants puceaux et vaguement rebelles comme par les quadras chiants comme la mort “amateurs de micro brasseries, de fringues et de musiques” qui pensent être encore dans le coup entre deux changements de couches. Rien n’empêche d’en avoir une passé cet âge, c’est une pièce qui convient pratiquement à tout le monde. La VULV est disponible dans différentes formes, tailles, styles… Elle se caractérise essentiellement par sa couleur verte qui va de l'olive au cyprès éclatant pour plouc, une grande quantité de poches, une longueur plus ou moins proche de la veste sport, une coupe ample, un tissu relativement solide et une odeur de rat crevé si achetée en seconde main dans une boutique de surplus.
Un assortiment de VULV de différentes tailles et de différentes qualités.
Aux alentours de 2013, la veste utilitaire légère verdâtre était très en vogue chez les femmes. Toutes les marques de "fast fashion" avaient au moins un modèle dans leur catalogue.
Notez que chez le femmes il y a deux façons de porter la vulv, soit en oversize, soit proche du corps. La coupe proche du corps est plus souvent le choix des adolescentes (cf le rang du bas).
En général quand on pense VULV on pense immédiatement aux M-43, M-51 et autres M-65 de l’armée américaine. Ce qui est parfaitement compréhensible puisqu’elle est libératrice des cœurs et des esprits ainsi qu’exportatrice de démocratie à grand coups de tartes dans la tronche depuis plus d’un siècle. C’est d’autant plus normal que les États-Unis sont aussi des grands fournisseurs de matériel militaire et ont équipé ou équipent encore beaucoup leurs alliés, ou leurs ennemis. Et quand l’armée Américaine n’est pas fournisseur, il n’est pas rare de voir les autres armées du monde copier leur matériel. C’est ainsi que durant les guerres coloniales, issues du “devoir moral des races supérieures de civiliser les races inférieures”, (les mots ne sont pas moi mais de Jules Ferry, figure de proue de l’esstrème droaaaate et fiché S) l’armée Française est équipée de la tenue TTA47 (parfois appelée M-47) qui est très fortement inspirée de la M-43 Américaine. Mais rassurez-vous, si vous n’aimez pas Mickey Mouse, le Coca Cola, et que la gégène ne vous inspire pas, il existe tout un tas de vestes de combat qui viennent d’armées toutes plus différentes les unes que les autres, de Fidèle Gastro en passant par les tigres d’Arkhan à la NVA vous avez un éventail de choix virtuellement illimité. Évitez quand même de trop lorgner du côté de l’axe du mal, Laibach et Boyd Rice en ont fait une carrière, mais ça pourrait détruire la vôtre. Si vous voulez être véritablement consensuel, Ralph Lauren a inventé une version avec des patchs militaires fantaisistes. C’est tout de suite beaucoup moins risqué, mais c'est aussi très ridicule.
La veste militaire de surplus
On inclut également dans cette catégorie les reproductions à destination des adultes qui jouent à la guerre lors de reconstitutions, ces modèles sont en général d’une grande fidélité historique. L'esthétique des vestes de combat est relativement intemporelle, même si en réalité cette notion ne veut pas dire grand-chose. La M-41 par exemple est trop datée pour être utilisée au quotidien, d’ailleurs elle n’était déjà pas aimée de son temps. Globalement la M-43 est l’une des rares vestes dont le design date de la seconde guerre mondiale qui soit encore utilisable de nos jours. L’armée américaine avait une image jeune et dynamique notamment car la M-43 était en avance sur son temps. C’est d’ailleurs ce même design qui a servi de base à toutes les vestes réglementaires américaines suivantes.
La M-41 est une veste courte, pas nécessairement inutilisable, mais beaucoup moins versatile.
Par contraste, la M-43 a une longueur beaucoup plus proche d'une veste sport.
Leur silhouette utilitaire et leur allure robuste sont en grande partie responsable du côté intemporel des vestes de combat, pour autant les coupes ne sont pas toutes identiques. La M-50 par exemple est très similaire à la M-43 qu’elle remplace mais coupée plus slim. Elle était détestée à l’époque car pas assez versatile, le même commentaire s’applique encore aujourd’hui. Comme sa coupe est proche du corps il est plus difficile de la mettre par-dessus autre chose qu’un t-shirt/polo/col roulé/chemise. Sa remplaçante la M-51 est un retour en arrière, très proche de la M-43 sur le principe et sur la coupe, la plus grande différence se situe dans le col type chemise et dans l’ajout d’un zipper. On notera qu’à l’époque il était possible de faire amidonner sa M-51 pour lui donner plus de tenue. On arrive enfin à la M-65 la veste qui sert de base à beaucoup de copies aujourd’hui et est l’évolution définitive de la M-51
La M-65, c'est cette dernière qui est de loin la plus célèbre. On ne compte plus les films où elle fait une apparition.
Associer une VULV
Globalement la capacité des vestes de combat à fusionner fonctionnalité et style en fait des alliées polyvalentes pour toutes les occasions, qu'il s'agisse d'une tenue décontractée ou d'un look plus habillé, même si dans ce cas il faut manier l’association avec beaucoup de précaution car les ratés sont faciles.
Par dessus une veste
Nous avons déjà utilisé cette image par le passé, car c’est le parfait exemple de l’association qui fait plouc pour fanfaronner sur Insta. Le costume croisé gris accompagné d’une chemise blanche fait très formel, ce qui tranche trop avec la pièce militaire (d’autant plus que son vert est assez vif).
Le principe de la tenue est le même, mais l’exécution est plus cohérente au niveau des couleurs du costume et la chemise à rayure est moins formelle. On reste sur une tenue qui flirte avec la limite de ce qui est possible.
Il ne suffit pas de passer d’un croisé à un boutonnage droit pour que l’association fonctionne sans faire plouc.
On se rapproche d’une association qui est beaucoup plus réussie puisque le costume est décontracté par son boutonnage, son étoffe et par sa couleur.
L’association fonctionne aussi très bien avec un dépareillé.
Exemple ici chez Tony Sylvester de Turbonegro, oubliez le béret qui n’est là que pour masquer la calvitie.
Un ensemble très sympathique.
Ici en revanche, foirage complet, tout est à jeter. Assurez-vous que votre veste de surplus soit toujours plus longue que votre veste sport. Et si vous ne savez quelle combinaison de chemise/cravate mettre prenez simplement un polo ou un col roulé.
Même remarque sur la longueur des vestes. Une VULV trop petite infantilise la silhouette, mais vous devenez au goût de Polanski & co. À vous de choisir.
La veste de surplus s’associe parfaitement avec des tissus très texturés.
Sans veste
Plutôt que de porter la VULV par-dessus la veste sport, il est possible de se passer complètement de cette dernière. Dans ce cas il est logique et cohérent de partir sur un registre décontracté, comme c’est le cas ici.
TEXTE
On peut aussi imaginer quelque chose de beaucoup plus simple.
Si vous ne savez pas encore construire une tenue élaborée, cet exemple est facile à suivre. De façon réaliste, c'est ce à quoi vous allez ressembler en essayant d'imiter ce que vous voyez sur cet article si vous n'avez pas un rond. Pantalon pour plouc inclus.
Les asiatiques (ça ne sont pas les seuls) ont parfois tendance à faire l’inverse et à partir sur un registre plus habillé ; mais le résultat est malaisant, un peu comme si un trader s’était fait confisquer sa patagonia jacket par sa maman et que pour l’emmerder il a fait “comme dans taxi driver”, mais pas trop.
Ça peut aussi faire agent de la CIA qui brille dans le noir essayant d’infiltrer le groupe d’extrémistes du Front de Libération des Bretelles et Fedoras car ils projettent un énième attentat contre le bon goût. La pochette servant ici ostensiblement de hanky code qui va lui permettre de gagner leur confiance.
Avec ou sans veste, les ritals adorent associer leur VULV à des pantalons blancs, ce qui fonctionne plutôt bien.
Sans surprise, c’est dans un registre vraiment décontracté que la VULV brille par sa versatilité. On peut imaginer un grand nombre de combinaisons.
Si à une époque ce genre de tenues pouvait porter à la moquerie, ça n’est plus le cas aujourd'hui.
Kubrick portait régulièrement une veste de combat sur ses tournages. Il avait également une parka du même type. Son style de clochard millionnaire n’est d’ailleurs pas mal. La chemise blanche ferait s’étouffer ceux qui pensent encore que c’est, par elle-même, un vêtement formel.
Une autre approche, moins clochard dans l’esprit mais tout autant millionnaire.
Histoire d’en remettre une couche avec la chemise blanche. Tout est une question d'assemblage.
On peut imaginer un port estival, avec short et t-shirt. Pensez simplement à retirer les accessoires d’Instagrameur et à remplacer les slippers en velours par de véritables chaussures ou des espadrilles.
À l’inverse vous pouvez en faire un vêtement d’hiver avec un col roulé.
Un autre exemple, plus habillé.
La VULV civile
Nous allons parler ici rapidement des modèles qui sont fabriqués par diverses marques de vêtement.
Comme le marché de la saharienne est un brin saturé, certaines marques ont pensé qu’elles avaient découvert un filon quand elles se sont imaginées pouvoir “réinventer” la veste militaire de combat. De nombreuses marques ont donc sauté le pas et intègrent ce classique à leur collection, avec des “améliorations” modernes. Seulement les vestes militaires sont déjà synonymes de durabilité et de solidité. Puisqu’elles ont été conçues pour résister aux conditions difficiles, et sont souvent fabriquées à partir de matériaux robustes. Les coutures renforcées et les détails fonctionnels, comme les poches multiples et les fermetures à zip solides, témoignent de leur conception utilitaire. Dès lors on se demande ce qu’apportent les chinoiseries civiles vendues par n’importe quel fabricant de PAP actuel. En général pas grand-chose, l’objectif est surtout de délester quelques gogoles de leur argent et c’est tout.
La principale chose qui a été modifiée par les fabricants de vestes de combat “civiles” est bien évidemment la coupe. Il a fallu adapter le vêtement à la mode, accentuer le cintrage et rendre le tout plus slim. Comme ça a par exemple déjà été le cas avec tous les vêtements dérivés de la chasse qui ont été réutilisés dans le vestiaire civil. On pense par exemple à Barbour qui a une gamme “ample” et une gamme “slim” selon que vous chassiez le gibier ou que vous soyez le gibier. Le même principe a donc été utilisé pour les vêtements militaires.
La safari a d’ailleurs suivi le même parcours puisqu’on est passé de ça:
À ça :
Pour en arriver là:
Comme quoi, on n’arrête pas le progrès...
Ridicule.
La version slim d’informale, vous prendrez bien un peu de veste avec vos POCHES ? Notez au passage le cordon de serrage. Ce qui est une bonne chose. Et dire qu’on nous reproche de ne pas être constructifs… Vous pourrez vous en servir pour faire un garrot pour stopper l’hémorragie que cette veste causera dans votre portefeuille.
Cavour fait une alternative civile TeKniQEUH en matériaux écologiques et équitables du futur qui devrait de ce pas être envoyée comme aide militaire aux Ukrainiens d’Azov. À presque 900€ pièce je doute qu’on la retrouve en dotation ailleurs que dans les beaux quartiers de Nouilles Orcs.
Plusieurs versions, dont celle de Spier Mackay se débarrassent du zipper frontal pour le remplacer par des boutons pour rendre le vêtement plus habillé. Ça leur permet aussi de faire du 2 en 1 puisque vous ajoutez une ceinture et hop ça devient une "saharienne".
Là où ça devient intéressant, c'est de comparer avec leur nouvelle version, lancée il y a un peu plus d'un mois.
On est passé d'une interprétation plus habillée à quelque chose de beaucoup plus proche de l'esprit d'origine. Ce qui est parfaitement normal quand on sait que même dans le microcosme du vêtement classique la mode est en train de changer et se dirige vers des tenues plus décontractées.
Certaines versions ne sont pas trop mal du tout, ici celle de Jmueser. Plus de 600€ tout de même, mais à ce prix vous ne sentez pas le rat mort et la naphtaline..
Ca fait plaisir de vous lire à nouveau et de voir toutes ces petites instagrameuses en parka militaire qui ne s’imaginent même pas que leurs pères allaient ramper en tenue F1 dans la boue sous les beuglements de l’Adjudant Kronenbourg (la version française du Sergent Hartman) et même se faire trouer la peau sur les théâtres d’OPEX. Pour ma part, mes rangers,mon treillis et mon parka hérités de mon passage sous les drapeaux me servent à la chasse et à faire du bois, quant-à mon uniforme de cérémonie, il fait le bonheur de mes fils dans les soirées costumées 😉
En tout cas merci pour cet article.
Erratum : veste militaire et non parka (qui, elle,n’a aucun intérêt comme vous l’avez écrit) 😉
Par curiosité malsaine, je suis allé voir le compte Instagram de gastronofit, c’est atroce, j’ai vomi.
Et c’est comme ça que s’habille un bon tiers des gens dans ce milieu….
Oh mon Dieu !
Finalement, je préfère le style plouc campagnard de mon fin fond de Loir et Cher, il a au moins le mérite d’être fonctionnel et sans prétention.
https://www.youtube.com/watch?v=H-aWh_7pijs
Il y a aussi sa copine « Poscie » la boudinette, grouik, grouik !
https://www.instagram.com/poscie/?hl=fr
Faudra m’expliquer comment des étudiants puceaux peuvent avoir accès à la VULV…